Que serait le recyclage du verre, sans la bonne préparation du calcin? Qu'en serait-il du taux de calcin dans les fours verriers si les déchets de verre d'emballage n'étaient pas finement préparés? Présente à Izon depuis les années 90, la société Ipaq vient d'investir plus de 10 millions d'euros afin de doubler sa production, via sa nouvelle chaîne de recyclage du verre...
Spécialiste du recyclage du verre d’emballage, la société Ipaq transforme le verre issu de la collecte des déchets ménagers, en matière première (calcin) à destination des fours verriers, lesquels incorporent cette matière noble à hauteur parfois (Champagne) de 92%...
Implantée à Izon où elle s’est bâti une solide réputation, au cours des années 90, l’entreprise vient d’investir plus de 10 millions d’euros (l’équivalent de son chiffre d’affaires en 2012) pour augmenter les capacités de traitement de son site (300 000 tonnes contre 160 000 tonnes auparavant) tout en améliorant la qualité du calcin produit. La matière, une fois préparée est absorbée pour l’essentiel, par la verrerie de Vayres appartenant au groupe OI Manufacturing.
Un an de travaux auront été nécessaires pour installer cette nouvelle chaîne de tri. Zéro tracas à déplorer : la nouvelle version tourne rond depuis début avril. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, le site a créé deux emplois supplémentaires. Mais ce n'est pas tout...
Si les installations précédentes étaient à ciel ouvert, sur environ 1,5 hectare, la nouvelle façon de procéder est radicalement différente : pratiquement toutes les opérations de tri se font à couvert sous un hangar de 2,5 ha.
« C’est beaucoup mieux pour la phase de tri optique, sensible à l’humidité », justifie Jean Foechterlé, directeur général Ipaq, ravi du côté novateur de ce nouvel outil.
« Douze machines, contre quatre précédemment, détectent les intrus. Un premier tri manuel est toujours nécessaire, mais le tri optique va aussi permettre de produire différents types de calcins, en séparant le verre vert du verre blanc et du verre transparent (…) Des accords d’exclusivité nous lient pour plusieurs années », indique, confiant, Jean Foechterlé, en dépit du fait que la verrerie avait annoncé l’arrêt provisoire d’un de ses fours en fin d’année, avant de finalement le redémarrer le 10 avril.
L’idée centrale justifiant cet investissement majeur, est de réduire au strict maximum, la part d’impuretés qui subsistent à la fin du process : sur une tonne de calcin livrée à la verrerie, 20 grammes (porcelaine ou autres). « Le verre recyclé est à 90 % du verre vert. Pour le verrier l’avantage c’est que la matière a déjà été transformée une fois. Toutes les réactions chimiques ont déjà eu lieu, donc le calcin refond plus vite… »
Deuxième effet positif, la diversification des activités : d’ici l’automne 2013, le centre produira de la poudre de verre. Aussi, les verres plats (pare-brise automobiles, fenêtres provenant de la déconstruction de bâtiments) pourront être intégrés à la chaîne.
Du fait de ce nouveau contexte, les plastiques des huisseries, les cartons et autres métaux séparés du verre seront valorisés. « Cela nous ouvre les portes d’un certain nombre de marchés de niche que l’on saura trouver », affirme Jean Foechterlé pour conclure…