Voilà une nouvelle façon de faire qui pourrait peut être intéresser notre pays, notamment les professionnels de la conception des routes et donc, les pouvoirs publics. L’information nous parvient du Québec : l'École de technologie supérieure (ÉTS), la Ville de Montréal, la Société des alcools du Québec (SAQ), Éco Entreprises Québec (ÉEQ) et Recyc-Québec ont récemment divulgué les détails d'un partenariat de taille concernant la recherche d'applications innovantes intégrant du verre recyclé sur le réseau routier…
Cet engagement commun offrira à l'ÉTS des fonds atteignant 450 000 $ sur trois ans permettant de réaliser des études et des tests en laboratoires dans le domaine des infrastructures routières, une somme à laquelle s'ajoutent 220 000 $ provenant du programme de stages, Mitacs-Accélération. Les travaux de recherche visent à diversifier les débouchés du verre recyclé produit à partir de ce qui est déposé par les habitants dans le cadre du tri des déchets d'emballages en verre. Des zones d’essai seront mises à disposition par la Ville de Montréal afin d’évaluer la performance des enrobés bitumineux intégrant le calcin.
Le ministère du Transport est très favorable à ce débouché pour le recyclage. «L'intégration du verre dans les processus de fabrication de nos routes concrétise l’effort visant à réduire les GES et à lutter contre le réchauffement climatique. C'est pour cette raison que j'appuie ce projet innovant et distinctif pour le Québec. Nous sommes fiers de soutenir l'innovation verte en transports » a déclaré le ministre des Transports et ministre responsable de la région de Montréal, M. Robert Poëti.
« ¨Plus de 60 % de nos fonds de recherche proviennent de partenariats avec des organisations publiques, privées ou sans but lucratif, ce qui est plutôt rare dans le milieu universitaire. Ce projet s'inscrit dans cette continuité, et nous sommes d'autant plus fiers d'y participer qu'il proposera des solutions concrètes à un certain nombre de défis environnementaux, économiques et sociaux », a complété Pierre Dumouchel, directeur général de l'ÉTS : dans le cadre de ce projet, Michel Vaillancourt et ses collaborateurs, Alan Carter et Daniel Perraton, tous professeurs de l'ÉTS, chercheront à mettre en valeur les impacts positifs du verre postconsommation sur les performances des enrobés bitumineux et sur les matériaux que l'on retrouve dans la fondation des chaussées.
Parmi les résultats attendus, une meilleure drainabilité des enrobés bitumineux grâce à l’incorporation du verre, mais aussi un pouvoir isolant supérieur à ce qu’il est, ce qui pourrait en prolonger la durée de vie. De plus, il est prévu de pouvoir démontrer au terme des travaux de recherche, que l'intégration du verre recyclé dans les enrobés génère une moindre émission de GES lors de la fabrication de l'asphalte. Un débouché de plus à venir, et un recyclage optimisé, tel est le défi que le Québec est en train de relever… Peut être que ce procédé pourrait traverser l’Atlantique et parvenir jusqu’à nous… Qui sait ?