Recyclage, énergie : des investissements jugés satisfaisants
Le Club Cleantech de l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (AFIC), vient de publier son baromètre des levées de fonds Cleantech en France en 2013, en collaboration avec le site GreenUnivers et EY (anciennement Ernst & Young). 319,4 millions d'euros (M€) ont été investis par les membres de l’AFIC en 2013 dans 81 entreprises du secteur des cleantechs (ou cleantechnologies) en France, un montant en baisse par rapport aux 423,1 M€ investis en 2012, année qui toutefois avait été marquée par quelques très grosses opérations (voir notre article). Gommé de ces opérations exceptionnelles, le montant 2013 s’avère donc satisfaisant, comparé aux 182,4 M€ de 2010 et aux 262,6 M€ de 2011...
Le nombre d’entreprises financées en 2013 (81) rejoint le niveau de 2010 (82), après le creux de 2011 (64) et la reprise de 2012 (73). Depuis 4 ans, date la création du baromètre Cleantech de l’AFIC, ce sont près de 1,2 milliard d'euros qui ont été investis par les acteurs du capital-investissement français dans 300 entreprises. Signe positif en 2013, près de 50% des montants investis en 2013 (152,5 M€, 47,7% des investissements) correspondent à des opérations de capital-innovation ou d’amorçage, venus financer de jeunes entreprises du secteur fortement technologiques. Nouveauté l'an passé : quelques opérations ont franchi le seuil des 10 millions d’euros. Plus du quart des montants ont été affectés à des opérations de capital-développement (83,2 M€, 26%), et près de 20% à des opérations de transmission (57 M€, 17,8%).
Tous les secteurs des cleantechs ont bénéficié de financement en 2013 ; les secteurs de l’efficacité énergétique et du recyclage concentrant chacun un peu plus de 22% des financements. Les secteurs innovants porteurs d’avenir ont trouvé des financements, comme le stockage d’énergie, les smart grids ou la chimie verte. Le dynamisme de ces filières est également porté par le soutien des pouvoirs publics qui ont institué le Concours national d’innovation visant à identifier et cofinancer les projets innovants dans 7 ambitions définies par la Commission Innovation présidée par Anne Lauvergeon, dont 3 consacrées aux cleantechs (le stockage d’énergie, la chimie du végétal et le recyclage de matières), confirmant qu’il s’agit là d’un enjeu national. Le solde des montants investis l’a été dans les énergies renouvelables (18%), le secteur du traitement de l’eau, de l’air et du sol (12,5%), celui des transports (9,3%), et 15,2% dans d’autres secteurs.
Le secteur des énergies renouvelables, qui représentait 55% des investissements en 2010, a souffert de conditions de marché dégradées suite aux remises en cause des mécanismes publics de soutien à cette industrie, et également des dispositifs d’achat d’énergie verte. Parallèlement, le marché du véhicule électrique a décollé plus lentement que prévu, et le modèle de financement de la rénovation énergétique des bâtiments reste à définir alors que la loi de programmation de la transition énergétique a été repoussée.
"La transition écologique et numérique n’est pas seulement un impératif pour la survie de notre planète, c’est aussi une stratégie de compétitivité et d’innovation pour la France, au service du redressement du pays et de son économie. [...] Il s’agit d’orienter les capitaux privés vers les investissements nécessaires à la transition écologique. Une mobilisation globale est nécessaire. C’est l’enjeu de la conférence bancaire et financière de la transition écologique annoncée par le Président de la république pour le printemps 2014", a déclaré Philippe Martin, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, invité du Club Cleantech AFIC lors de sa soirée annuelle de remise des prix 2014.
"Après une année 2013 en demi-teinte, 2014 s’annonce plus encourageante : reprise de la croissance à l’échelle mondiale modalités de soutien à la transition énergétique, amélioration de la fiscalité pour les investisseurs induite par la loi de finances, impulsion des pouvoirs publics pour la rénovation énergétique des bâtiments. Dans cette optique, le Club Cleantech AFIC confirme sa vocation de promoteur du rôle des investisseurs en capital dans le développement des éco-filières industrielles de demain et intègre les objectifs nationaux dans ses réflexions et ses actions", souligne de son côté Sophie Paturle, Présidente du Club Cleantech AFIC.
Pour information, l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance a créé le Club Cleantech AFIC pour fédérer la part croissante de ses membres actifs dans les cleantechs (c'est-à-dire les entreprises dédiées aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique, aux transports, au traitement eau-air-sol, au recyclage), et pour promouvoir les éco-industries en France et à l’étranger. Le Club a un triple objectif : mesurer les investissements des membres de l’AFIC dans les cleantechs avec la publication d’un baromètre trimestriel et créer un lieu d’échange entre investisseurs professionnels ; interagir au sein de "l’écosystème cleantech" et développer des ponts entre les différents acteurs du secteur (pouvoirs publics, industriels, entrepreneurs, organismes de recherche...) ; promouvoir le rôle des investisseurs dans le développement des éco-industries.