Recyclage : l'éco-cercueil se démocratise
Une nouvelle pour le moins insolite : selon nos confrères de La Presse Canadienne, une jeune femme nommée Cynthia Beal, entend préserver l'environnement jusque dans sa dernière demeure. Elle veut devenir un cerisier de l'Oregon après sa mort et a tout pour que son voeu devienne réalité : un corps, le lieu de l'inhumation et un cercueil biodégradable. "C'est du compostage à son plus haut niveau", a déclaré cette Américaine, propriétaire de The Natural Burial Company. A son ouverture en janvier, l'entreprise commercialisera une série de produits funéraires "verts", dont l'Ecopod, un cercueil en forme de kayak conçu à l'aide de journaux recyclés...
Les cercueils biodégradables relèvent d'une tendance en faveur d'enterrements "naturels", qui n'exigent pas d'embaumement au formaldéhyde, de caveaux en ciment, de produits d'entretien chimiques des pelouses ou de cercueils laminés. Leurs partisans l'assurent : de tels enterrements causent moins de dommages à l'environnement. Si la crémation a longtemps été considérée comme plus écologique que les inhumations dans les cimetières, son usage de combustibles fossiles a en effet suscité bien des inquiétudes.
Les enterrements respectueux de l'environnement sont populaires en Grande-Bretagne depuis des années, et commencent, d'après des spécialistes de l'industrie, à séduire un nombre croissant de personnes aux Etats-Unis, où des cimetières "verts" accueillant des enterrements "naturels" ont ouvert en Californie, en Floride, dans l'Etat de New York, en Caroline du Sud et au Texas.
La majorité des articles funéraires ne portant pas atteinte à l'environnement viennent de l'étranger, dont l'Ecopod (conçu au Royaume-Uni), même s'il existe quelques fabricants américains. Les options proposées vont de linceuls en fibres naturelles à des cercueils en bambou doublés de coton non traité. Il existe aussi des cercueils artisanaux d'apparence plus traditionnelle, conçus en bois certifié par le Forest Stewardship Council.
Le marché est potentiellement énorme. Les entreprises américaines spécialisées dans les pompes funèbres génèrent chaque année, selon les estimations, 11 milliards de dollars (7,6 milliards d'euros) de revenus, un chiffre assuré de monter en flèche avec le vieillissement des enfants du "baby boom". Les cercueils biodégradables coûtent entre une centaine de dollars (69 euros) pour un modèle en carton et plus de 3 000 dollars (2 083 euros) pour un modèle issu des techniques artisanales et peint à la main. Business quand tu nous tiens...
Il reste maintenant à savoir si tout cela relève d'un engouement passager, ou s'il s'agit d'une pratique partie pour durer. L'avenir nous le dira... Sur le même sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Les funérailles "écolos" hyper tendance ? (juin 2007).
source : La Presse Canadienne