Recyclage : les bateaux de plaisance ne restent pas en rade !!!
Bénéficiant du premier arrêté de classement pour le démantèlement de bateaux, l’Ecopole de Gueltas (plateforme multifilières de valorisation des déchets située au cœur Bretagne) de Sita Ouest va ouvrir une unité de valorisation et d’élimination des Bateaux de Plaisance Hors d’Usage (BPHU). Une fois collectés, ces vieux bateaux feront l’objet d’un cycle normalisé à l’Ecopôle de Gueltas : dépollution, démantèlement, valorisation matière et traitement de la part des déchets ultimes. La conception du process de démantèlement et les phases de test seront expérimentées en 2008 pour un objectif opérationnel en 2009.
Sita Ouest, filiale de Sita France, compte 650 salariés pour un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Spécialisée dans la valorisation des déchets ménagers et industriels, de la collecte au traitement en passant par le tri, l’entreprise valorisera 210 000 tonnes de déchets en 2007. Cette entité dispose aujourd’hui d’une solution pour le traitement et la valorisation des BPHU (Bateau de Plaisance Hors d’Usage), une solution s'inspirant d’un travail de réflexion engagé par les professionnels du nautisme depuis 2003 et notamment la FIN (Fédération des Industries Nautiques) afin de favoriser la mise en place d’une filière de déconstruction (montage technique, juridique et financier) basée sur la valorisation et le recyclage.
Ce centre BPHU s’inscrit dans l’offre de service global développé par Sita sous le label MARINE, qui regroupe une gamme de prestations pour les collectivités et les gestionnaires de port sur les trois volets que sont : la gestion des déchets, la qualité des eaux la communication pour sensibiliser les acteurs grand public et professionnels. Déchèterie nautique, dépollutions ponctuelles ou récurrentes, pompages des eaux noires, collecte des macro-déchets sous l’eau, valorisation matière des caisses de poisson en polystyrène expansé… sont quelques exemples des services proposés aujourd’hui par Sita Ouest.
Selon les premières estimations, les bateaux de plaisance arrivant en fin de vie en 2025 sont évalués à 20 000 tonnes. Ces BPHU représentent une source de déchets dont une part est polluante (batteries, huiles). Jusqu'à présent, ces unités hors d’usage étaient laissées à l'abandon dans les jardins, ports (manquant d’anneaux), quand elles ne sont pas brûlées ou coulées en pleine mer, constituant une pollution biologique, visuelle tout en représentant un risque pour la faune et la flore marine.
Grâce à l’obtention de son nouvel arrêté d’exploitation de l’Ecopôle de Gueltas, ce spécialiste du traitement des déchets de toutes sortes, pourra accueillir les BPHU au sein de son futur centre de tri, à partir de 2009 (le site est classé ISO 14001) au titre des rubriques 167 A et 286.
Des tests seront prochainement mis en œuvre pour aborder industriellement les différentes étapes de ce service :
Enlèvement de l’épave une fois cette dernière « désimmatriculée »
Transport vers le centre de tri de l’Ecopôle de Gueltas,
Désarmement du bateau : démâtage des mâts et des haubans, enlèvement/déboulonnage de la quille, du lest et des safrans, extraction des ensembles non attachés et mobiles
Dépollution : enlèvement des batteries, matériel électrique et électronique, récupération des fluides, vidange de tous les réservoirs et extraction des matériaux souillés ou dangereux : traitement spécialisé.
La déconstruction sélective des sous-ensembles métalliques, du mobilier...
Séparation et reconditionnement des différents matériaux et sous-produits par tronçonnage, broyage, affinage et tri, en vue d’une valorisation optimum,
Dans l’attente d’un cadre juridique de « désimmatriculation » des bateaux de plaisance, Sita Ouest, met au point des process de démantèlement et de valorisation, cette nouvelle activité constituant une première industrielle en France.
Parallèlement, même si le stock historique d’unités de plaisance doit à terme être traité, toute la filière du nautisme s’intéresse aux récentes avancées de l’éco-conception pour permettre d’augmenter les perspectives de valorisation de ce type de déchet.
Bon à savoir ...
700 000 bateaux de plaisance sont immatriculées en France dont 70 % de moins de 6 mètres
Prévision : 40% de la flotte sera renouvellée d’ici 2012 (moyenne d’âge = 40 ans)
La production cumulée de bateaux de plaisance arrivant en fin de vie de 2004 à 2025 est estimée à 20 000 tonnes.