Recyclage : Millet pratique l’ouverture…

 Chacun voit midi a sa fenêtre… Pour faire court, l’entreprise n’est pas du genre à gaspiller et à jeter l’argent par les fenêtres… 15 000 cadres recyclés (soit 225 t), ce sont 174 t de bois, dont 4,5 t servent à la fabrication d’objets, 27 tonnes de verre, 24 tonnes d’acier et d’aluminium…

 Récupérer les fenêtres anciennes lorsqu’on les a déposées pour en installer de nouvelles, c’est possible et même intelligent. Pour Millet, aucun doute : l’entreprise pratique l’éco-retour et s’en félicite… Quand bien même le groupe n'est pas le seul à pratiquer la chose (voir Véka invente le recyclage durable et Véka investit dans le recyclage et rafle un prix), la formule choisie est pavée de bon sens...

« Les pièces métalliques sont fondues puis à nouveau utilisées dans des applications telles que les fers à bétons. 40% de l’acier utilisé aujourd’hui provient d’ailleurs du recyclage.
L’aluminium, une fois les couches de laques enlevées, est fondu. Il est ensuite utilisé en filage ou en fonderie (roues, carters, pièces de moteurs automobiles).
Le PVC peut être réemployé dans des applications comme les bacs de transport, les tuyaux utilisés dans le bâtiment...
Les vitrages sont récupérés pour être à nouveau fondus, après avoir été débarrassés de leurs impuretés.
Le bois peut être revalorisé en tant que matière première (panneaux de particules...).
Toutefois, le bois même après des années d’existence reste un matériau noble et de très bonne qualité. C’est pourquoi, une société de meubles design, RU Édition propose une nouvelle alternative afin de recycler les anciennes fenêtres bois en mobilier raffiné », explique avec conviction, la direction du concepteur d’ouvertures et fermetures…

Il faut dire que le marché de la rénovation des menuiseries extérieures correspond à près de 7 millions de fenêtres, lesquelles sont majoritairement en bois. Demain, ce sera au tour des fenêtres PVC de première génération et aux fenêtres aluminium.
Encore trop souvent aujourd’hui, l’essentiel de ces fenêtres est destiné à l’enfouissement… Une hérésie, quand on y pense ! Puisque les matériaux dont elles sont composées sont recyclables et que le gisement est là…
« L’absence de filière de recyclage nationale mutualisée nous amène aujourd’hui à vous proposer, en tant que partenaires privilégiés, une action concrète en faveur du traitement de ces déchets.
Millet se chargera dans le cadre de ce projet de récupérer puis de démonter les anciennes menuiseries, c’est pourquoi une participation vous sera demandée. Adhérer à cette démarche, c’est ouvrir les yeux sur notre responsabilité partagée », indique l’entreprise.

Les coûts de recyclage sont établis en toute transparence, étant entendu que l’entreprise préfère parler « d’investissement partagé et de valeur commune », plutôt que de surcoût…
Via la flotte de camions dont dispose l’entreprise, nous venons les menuiseries usagées sont collectées dans les dépôts, puis transférées sur le site dont dispose le groupe Millet, à La Faye, pour y être démontées ; à la suite de quoi, les composants des fenêtres seront valorisés dans les filières existantes de récupération.
La démarche semble simple à souhait : « sur demande, nous vous fournissons un carton à placer sur la palette que Millet doit reprendre (ce carton évite les projections de débris pendant le transport). Lorsque la palette est pleine, vous prévenez votre interlocuteur commercial habituel en indiquant le nombre de cadres (chaque cadre ouvrant/dormant vous sera facturé 6€ nets). Nous émettons un bon de reprise qui déclenche la facturation lors de la reprise de la palette. A réception de votre palette, nous vous facturons 6€ par cadre ».

 6 euros… Ce n’est pas le tout ! Encore faut-il savoir comment et à quoi ils sont affectés... Personne n’est troublé et c’est difficulté qu’il nous est annoncé que
 1.4% de cette sommes est affecté au recyclage des produits verriers.
 7.8% sont dédiés au coût de traitement du bois (dont broyage). Ce poste est important car les bois récupérés ont été traités (préservations par IFH, peinture de finition, solvants divers...) avec des produits aujourd’hui bannis pour certains.
 0.2%, c’est la part du traitement des composants à base de matières plastiques (joints, mastics…) autrement appelés DIB (déchets industriels banaux).
 -5.2% parce que le recyclage des métaux est le seul élément pouvant être valorisé sans engendrer un coût. La réutilisation des matières est d’autant plus simple qu’elles ne sont pas souillées contrairement aux bois.
 2.3% sont consacrés au tri de ces éléments, des bennes de stockage nous sont louées par les différents recycleurs (bois, verre, métaux et DIB).
 12.2% correspondent au coût de retour des palettes sur le site de démontage Millet (inclus les cartons de retour).
 Et enfin, l’essentiel, c’est le bonhomme : 81.2% de ces 6 euros sont réservés à la rémunération du personnel puisque Millet a choisi un démontage manuel des anciennes menuiseries. Etant entendu que « ce choix est en cohérence avec notre politique de développement durable puisqu’en recyclant nous créons aussi une activité »….