Recyclage : Passenaud, 100 ans et toujours indépendant
Le recyclage industriel est une affaire de proximité. Et difficile, de ce fait, à délocaliser… Pour preuve, un exemple parmi d’autres, la société Passenaud Recyclage, établie depuis plus de 100 ans, et basée dans la Sarthe. Entreprise familiale, indépendante, elle perdure et pour sûr, on a envie de dire : pourvu que ça dure…
La société dont nous parlons est spécialisée dans la récupération métallique (ferreux et non ferreux). Pour autant, elle se consacre « quand même » à la récupération des DIB que sont verre, carton, papier, plastique, pneus, bois, végétaux et gravas, mais aussi à celle des déchets industriels dangereux (batteries, bombes, aérosols, gants souillés) sur une zone de stockage spécifique, et puis, bien sûr à l’aluminium, le cuivre, le laiton ou encore le chrome, …. Mais ce n’est pas tout : chez Passenaud Recyclage, on se penche également sur les VHU, on s’intéresse aux produits électroménagers, à la ferraille, à la déconstruction d’usines, aux charpentes métalliques, etc.
Pour faire court, les métaux ferreux sont des déchets de fabrication du produit industriel mais aussi des objets métalliques en fin de vie en provenance de la collecte sélective. Ils sont composés à plus de 90 % de fer, sont reconnaissable à l’œil et séparables par électro-aimant, sont issus de chutes propres ou de rebuts de fabrication des entreprises sidérurgiques, de la ferraille de récupération (VHU, appareils électroménagers,…) et du fer de réemploi récupéré lors des démolitions d’ouvrages pour ne citer que quelques exemples.
Les non ferreux comprennent, quant à eux, tous les métaux à l’exception du fer à l’état pur ou faiblement allié. Les plus répandus restant le zinc, le cuivre, l’aluminium et le plomb. Ces déchets proviennent des chutes neuves de fabrication ou de transformation, des matériels usagés mis au rebut, de composés métalliques destinés à être traités pour en extraire le contenu.
Tout mis bout à bout, ça nous fait quelque chose comme 200 000 tonnes de déchets dont 90 000 t de ferrailles et de VHU et 3 000 tonnes de métaux non ferreux ! Depuis l’an 2000, le CA de la société a augmenté de 70 % et les volumes recyclés de 30 %. C’est dire !
1907 : L’entreprise Passenaud est créée dans le Loir et Cher. Elle développe une activité de recyclage des plumes, ferrailles et surtout des peaux. 1932 : Le fils, Henri P., reprend la société de ses parents qui traite alors de plus en plus des métaux ferreux. 1946 : La conjoncture de l’après-guerre accroît le marché de la récupération et de la valorisation des ferrailles. 1960 : L’entreprise compte six salariés. Henri P. poursuit l’activité de recyclage des peaux et des métaux non ferreux, pendant que l’un de ses fils, Jacques, reprend l’activité ferraille. 1968 : Jacques et son frère François créent la SA Passenaud Frères à Mondoubleau (41). 1975 : Achat du chantier du Mans 1977 : Sur un marché très concurrentiel, l’entreprise met en œuvre une politique de mécanisation pour gagner en productivité. 1980 : Développement d’un réseau commercial avec l’industrie sidérurgique. Les aciéries achètent désormais de gros volumes de matières traitées. 1990 : L’entreprise investit dans du matériel lourd, avec, notamment, un premier broyeur. Elle se développe et reprend plusieurs sites. 2003 : Rachat de la société Sosarec. Tous les sites de l’entreprise Passenaud sont certifiés ISO 9001. 2006 : Le site de Champagné obtient la certification environnementale ISO 14001. 2007 : Marie-José Yvon-Passenaud et ses deux frères, François et Hervé, reprennent le flambeau et perpétuent la tradition familiale. |
L’entreprise est implantée dans le grand ouest et repose sur un réseau de 8 sites d’exploitation, dont trois de traitement et cinq plateformes de collecte, répartis en Pays de la Loire, Normandie, Bretagne et région Centre.
Un quart des tonnages qui ressortent une fois triés, partent à l’export. Le reste, c'est à dire l’essentiel, est destiné à l’industrie (70 %), les collectivités (20 %) et les particuliers (10 %).
60 camions se relaient pour une collecte de proximité parfaitement organisée, reposant sur un système de rotation avec 2 000 bennes, réparties sur les sites clients.
Une fois arrivés sur site, en fonction de la matière entrante, on procède à un broyage, cisaillage ou découpage. On pratique la séparation des métaux ou encore au compactage des matériaux. Chacune de ces opérations nécessite bien évidemment des moyens techniques adaptés.
« Outre nos 60 véhicules routiers, nous traitons les déchets à l’aide de 40 engins de manutention. Nous disposons également d’une installation de broyage, d’un pré-déchiqueteur, de deux presses cisailles, d’un séparateur de métaux et d’une presse à paquets. Nous utilisons des grues hydrauliques pour alimenter les presses cisailles et les broyeurs. Pour les machines lourdes de type broyeurs ou cisailles, nous achetons des matériels tous les 10 à 12 ans, tandis qu’il faut compter cinq ans avant d’investir dans un compacteur neuf », explique en substance Marie Josée Yvon-Passenaud, l’un des directeurs de l’entreprise...
Bref : on est heureux de savoir que des indépendants ont bien résisté à certains raz de marée orchestrés par des "gros" du déchet. Et puis parce que ces déchets collectés deviennent, après traitement, des matières premières à destination de l’industrie, parce que ces entreprises qui quadrillent et maillent le territoire emploient à elles toutes des milliers de personnes, et bien on a envie de dire, pourvu que ça dure et perdure encore longtemps et le souvent possible …
Bref : on est heureux de savoir que des indépendants ont bien résisté à certains raz de marée orchestrés par des "gros" du déchet. Et puis parce que ces déchets collectés deviennent, après traitement, des matières premières à destination de l’industrie, parce que ces entreprises qui quadrillent et maillent le territoire emploient à elles toutes des milliers de personnes, et bien on a envie de dire, pourvu que ça dure et perdure encore longtemps et le souvent possible …