Recyclage plastique : le projet Machaon se concrétise
2013, l'entreprise Machaon voit le jour : créée par Dominique et Mathieu Le Bigot (père et fils), rejoints plus tard par Javier Diaz et Javier Del Ser (les fondateurs de Genepol, une usine de recyclage de plastiques souples en Espagne), ils rachètent l'ancien site d'Air liquide à Châlons-en-Champagne, en vue d'y installer leur usine de recyclage... Fort du constat selon lequel on assiste « a une volonté politique française et européenne d'augmenter le taux de recyclage des plastiques ménagers», souligne Dominique Le Bigot, âgé de plus de 70 ans, certes, mais se projetant résolument dans l'avenir, avec le recyclage comme moteur.
Le projet Machaon vise le déploiement et l’amélioration d’un procédé de transformation de ces films plastiques, les granulés de polyéthylène recyclé qui en résulteront pouvant servir à la fabrication de sacs poubelle ou de tuyaux, notamment. L’usine, située en Champagne-Ardenne, aurait la capacité de traiter 15 000 t/an de ces déchets plastiques et permettrait de structurer à long terme une filière spécifique de recyclage du polyéthylène basse densité (PEBD) ou « recyclage de plastique souple ménager », en France, avec à la clé, la création de plusieurs dizaines d'emplois...
Dix huit mois plus tard, on passe à la concrétisation puisque l’usine de recyclage de ces emballages plastiques issus de la collecte sélective et de la production agricole, devrait démarrer ses activités dans le courant de l’année...
L'extension des consignes de tri qui se met peu à peu en place en France, tout comme la nécessité de recycler plus pour coller aux objectifs de recyclage européens tout autant qu'à ceux de la loi de transition énergétique, donnent évidemment des ailes aux promoteurs du projet Machaon qui rappellent bien volontiers que le marché du recyclage de ces films quasi inexistant est nécessairement promis à un bel avenir
Ce projet, qui s'articule via plusieurs étapes, est novateur : la France ne dispose pas de site 100% dédié pour le recyclage de ces plastiques souples (ce qui n'est pas le cas chez certains de nos voisins, comme l'Espagne qui collecte les films souples, ce qui assure une massification du gisement).
Dans un premier temps, les études préalables, avec des échanges entre la France et l’Espagne puisqu'elle dispose d'installations à même de tester et caractériser le plastique. Il s'agira de déterminer et d'étudier les spécificités du plastique français, « avant de préparer le travail d’ingénierie, de sécuriser les approvisionnements à venir, de préparer le financement, d'identifier le site, d'obtenir les autorisations préalables et de recruter le personnel clé ».
A la suite de quoi, on passera à la construction à proprement parler de l'usine qui assurera la séparation des déchets (majoritairement des plastiques) pour récupérer uniquement le polyéthylène, le lavage des films et plastiques souples, puis l'extrusion afin de produire des granulés de qualité.