Recyclage plastique : Total rachète Synova
Gros producteur de matières plastiques, le pétrolier français mise sur le recyclage et s'investit dans ce secteur : il a annoncé ce jour, l'acquisition de Synova, une société française basée dans l'Eure, spécialisée dans le recyclage des plastiques en polypropylène, destiné aux constructeurs et équipementiers automobiles.
« Cette entreprise produit 20 000 tonnes par an de polypropylène répondant aux hauts standards de qualité des équipementiers et constructeurs automobiles à partir de plastiques recyclés », justifie le groupe pétrolier et gazier qui n'a pas révélé le montant de la transaction. « Ce rachat prouve notre engagement à développer le recyclage des matières plastiques, et renforce les activités que nous menons déjà dans l'économie circulaire et contribue à l’ambition de Total d’être la major de l’énergie responsable », a indiqué Bernard Pinatel, directeur général Raffinage-Chimie de Total, qui compte parmi la trentaine de multinationales qui avaient annoncé en janvier la création d'une alliance prête à mobiliser plus d'un milliard d'euros afin de trouver des solutions visant à mieux traiter et recycler les déchets plastiques, source de pollution majeure de l'environnement, notramment dans les mers et océans.
Selon le pétrolier, associer son expertise en matière de polymères avec celle de Synova dans le recyclage devrait permettre de « faire croître l'offre de polypropylène recyclé pour l'automobile aux performances équivalentes à celles des polymères vierges ». Au demeurant, Thierry Saudemont, responsable du développement du recyclage chez Total, avait exposé (dans le cadre du forum Solutions plastiques, organisé par Citeo et son homologue et Éco Entreprises Québec, qui ont réunit toute la chaîne de valeur pour développer le recyclage de ce matériau) que le développement de cette activité est incontournable, tant il répond à une demande forte du marché, lequel a besoin de solutions efficaces et pérennes en matière de plastique recyclé, tout en mettant l'accent sur le défi technique ambitieux consistant à obtenir des performances comparables à celles des polymères vierges.
Un projet associe Total, Citeo, Saint-Gobain et Syndifrais : il s'agit de favoriser l'énergence d'une filière française de recyclage du polystyrène (notamment le PS choc) : le pétrilier souhaite en effet tester la faisabilité de ce procédé, à l'échelle industrielle, sur ses sites de Carling et de Feluy, à horizon 2020. Quelques mois avant la tenue de ce forum sur les plastiques, Total avait inauguré à Montréal, en août dernier, une usine de recyclage du polystyrène (emballages de produits électroniques, barquettes alimentaires, pots de yaourt, produits isolants) par dissolution, un programme pour lequel il travaille avec la start-up québécoise Polystyvert.