Recyclage plastique : un projet de R&D au chevet du PET opaque
Dans un avenir proche, « nous voulons valoriser plus encore nos pôles d'excellence, et mettons plus particulièrement en avant le projet E2S (Energy Environment Solutions)», mais pas seulement...
Revalpet, compte parmi les projets phares. Dans la famille PET, on distingue la version transparente, du PET opaque, blanc, utilisé depuis peu, mais prenant une place de plus en plus significative sur les marchés.
Léger, très résistant, ne laissant pas passer les UV, ce PET blanc n'est pas sans atouts... mais, à toute médaille, il y a un revers : il a l'inconvénient de manquer de fluidité et d'être difficilement recyclable. De fait « la plupart des centres de tri préfèrent l'écarter d'emblée, pour ne pas prendre le risque de bloquer les machines servant à l'extrusion des plastiques »...
Cela étant dit, dans le cadre d'une visite récente du centre de tri de Cannes (voir notre exposé), nous avons pu constater que le curseur bouge puisque le process installée chez Trivalo Côte d'Azur inclut le tri de ce plastique, tandis que lors de l'inauguration de cette unité, nous nous sommes entretenus avec Frédéric Durand, Directeur Général de Tomra sorting France, qui nous a assuré que les machines de tri optique sont aujourd'hui capables de le trier de manière très satisfaisante...
En l'état, « la présence de ces nouvelles bouteilles constitue une menace importante pour la filière du recyclage », confirme Sylvie Dagreou, physicienne à l'IPREM et coordinatrice du projet Revalpet. « Le principal enjeu de nos travaux consistera à réussir à mélanger le PET blanc avec d'autres polymères issus eu-même du tri, comme les bouchons de plastique, afin de fabriquer un nouveau composite recyclable et de créer une nouvelle filière de recyclage »...
Ce projet associe l'ENIT à Tarbes, les universités de Saragosse et du pays basque, le Centre Catalan du plastique et l'entreprise paloise Oudou64, qui aura en charge de développer des pièces prototypes issues de ce nouveau procédé de recyclage , tandis que l'équipe Iprem est spécifiquement chargée « de la mise en œuvre du futur polymère et de l'analyse de ses propriétés ».
Au regard du développement des centes du PET opaque, et des dizaines de milliers de tonnes de ce PET blanc qui circulent à l'échelle européenne, on attend beaucoup des résultats des études mises en œuvre...
Dans un registre complémentaire, directement lié aux produits agro-alimentaires souvent commercialisés sous emballages plastiques, des « emballages jamais neutres, étant entendu que la nature et la quantité de molécules pouvant migrer sont encadrées par des normes difficilement contrôlables (et pas toujours respectées », le projet Foodyplast, lui aussi financé par Poctefa, part d’une idée simple : imaginer un emballage respectueux de la santé des consommateurs, de la qualité des aliments, et de l’environnement.
« Nous nous donnons trois ans pour créer à partir d’un polymère de haute qualité auquel nous allons ajouter des antioxydants naturels, un nouveau plastique alimentaire, sans migration, sans odeur, et complètement recyclable », précise Ahmed Allal, physicien à l’Iprem, et coordinateur de ce projet. Ceci aura pour conséquence d’éviter aux recycleurs de se retrouver avec des quantités d’emballages non ou trop difficilement recyclables sur les bras, étant entendu qu’avec l’extension des consignes de tri, tous les emballages sont sensés parvenir dans les centres dédiés au tri de ceux-ci.
En d’autres termes, Foodyplast a pour objectif de créer un réseau des spécialistes des plastiques, de part et d’autre des Pyrénées, de « développer un démonstrateur d’emballage innovant et d’évaluer une nouvelle technologie améliorant le recyclage des emballages alimentaires »
Sur ce projet , une dizaine de partenaires dont l’Université de Perpignan, celle de Saragosse, le centre de R&D Leartiker (non loin de Bilbao), l’Ecole des Mines d’Alès, et la plate-forme technologique Pyragena, à Azacq, seront associés aux travaux de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.