Recyclage : Sclavo Environnement, une centenaire dynamique
C'est dans un lieu magique, hors du temps, au Chateau Font du Broc, véritable écrin qui se déploie sur une centaine d’hectares, érigé sur les hauteurs varoises, entre l'Estérel et le Golfe de Saint Tropez, qu'environ 500 personnes ont convergé ce 8 juin, à l'invitation de Jean-Marc Sclavo et de ses proches : l'entreprise éponyme, spécialisée dans le traitement et recyclage des déchets des entreprises du Var et des Alpes-Maritimes vient en effet d'y souffler ses cent bougies.
La saga Sclavo, une aventure humaine, une revanche sur la vie...
La saga Sclavo, c'est l'histoire d'un métier, celui de chiffonnier et de ferrailleur, mais c'est également une aventure humaine, familiale, qui se transmet depuis quatre générations et qui a débuté il y a un siècle ; c'est aussi du souvenir vivace, gravé dans le coeur des dirigeants, et la belle épopée d'une revanche sur la vie, celle d'un émigré italien venu s'installer à Nice.
Que de chemin parcouru en effet, depuis que le grand père de Jean-Marc Sclavo passe la frontière à l'âge de 27 ans, quitte son Italie natale pour arriver en France, du côté de Nice, comme de nombreux autres Italiens du Nord, et ce, alors que les belligérants du 1er conflit mondial n'ont pas fini d'en découdre... Nous sommes en 1918 ; Antonio Sclavo, né en 1891, y pose ses valises, y a fait souche, y a créé une famille et y a commencé une activité de récupération de fers et métaux, mais aussi de chiffons.
Avec le recul, même si le quotidien n'a pas été facile, et loin s'en faut, force est de constater qu'il ne s'en sort si mal, dans ce contexte de fin de conflit, puis de reconstruction du pays, qui sera secouée par la sévère crise de 1929, qui en laissera plus d'un sur la carreau... avant que ne débute la seconde Guerre mondiale...
Après avoir connu les affres de la guerre, risqué la faillite, il transmet, en 1950, son entreprise à son fils Augustin qui prend la suite des opérations et développera essentiellement l'activité ferrailles et métaux, avec et grace à ses confrères, Spada, Nicoretti, Miraglia... Toute une époque...
« Ma vie a basculé en 1979, alors que j'avais 22 ans. Mon père décède suite à un accident de la route ; j'ai un choix à faire, en qualité d'ainé. Peu de temps après, je quittais l'entreprise qui m'employait et reprenait la petite affaire familiale avec mes frères Michel et Antoine. Micheline, mon épouse, sera un peu plus tard, la première salariée de l'entreprise », expose Jean-Marc Sclavo
Depuis lors, lui et ses frères n'auront de cesse que de développer la société et commencent à pratiquer une gestion plus globale des déchets, intégrant d'ailleurs, dès cette époque, les déchets du BTP dans la boucle... Jusqu'à la crise de 1992, qui secoue de nombreux professionnels : « des impayés, nombreux, difficiles, puis impossibles à supporter, avec la nécessité d'emprunter à la banque pour verser les salaires », évoque avec émotion, Jean-Marc Sclavo... L'heure est grave, se souvient le dirigeant qui songe à vendre, tant la situation est extrêmement délicate ; l'Américaine Waste Management (les anciens s'en souviendront) qui à cette période, souhaite mettre un pied en France et y développer ses activités, est prête à racheter à tout va, et s'intéresse à cette entreprise méditerranéenne en détresse...
L'affaire était quasi bouclée... mais le cœur a parlé : « j'ai vu mon frère Michel tellement malheureux, que je n'ai finalement pas cédé »...
Et grand bien lui a pris. La crise est passée, la famille a travaillé dur, redressé l'entreprise, puis diversifié les activités et multiplié le nombre de sites dans la région : 1982 sera l'année de la création de la société SINC et du pôle déchets non dangereux, à Nice, laquelle sera délocalisée dans le Var en 1986. En 1988, la société Sofopar spécialisée dans les fers & métaux et déchets non dangereux est constituée à Fréjus. En 1996, c'est la naissance la société SLM et du pôle fers & métaux à Saint-Laurent-du-Varde... 2004 sera l'année de l'obtention de la norme ISO 14001 pour Sofopar, qui ouvrira deux ans plus tard, son pôle déchets dangereux, puis en 2011, une déchetterie professionnelle à la Roquette-sur-Siagne...
Tout s'accèlère au début des années 2010 : la réglementation se fait plus stricte, de nouvelles obligations pointent à l'horizon. Il est donc indispensable de s'équiper d'outils industriels encore plus performants afin de pouvoir répondre présent...
2013 : l'Ecopole de Fréjus (4500 m² bâtis) dédié aux déchets non dangereux (centre de tri et de valorisation) est en cours de construction : 6 millions d'euros d’investissement pour le groupe familial avec à la clé, la possibilité de recycler notamment des déchets du BTP en version XXL, et les déchets résultant de l'industrie du parfum (une activité ancestrale dans le Var et les Alpes-Maritimes), entre autres familles de déchets, et plus globalement les déchets industriels de la Côte d'Azur, tandis que la fraction de déchets non recyclables en l'état sera transformée en combustibles. Il ouvrira ses portes en 2015.
Opérer non loin de la mer et ne pas se préoccuper de la fin de vie des bateaux n'aurait pas été cohérent : aussi, Sclavo investit, en 2017 dans une unité dédiée (voir Sclavo Environnement s'investit dans le démantèlement des bâteaux)...
Il y a quelque mois, Isover choisissait Excoffier Recyclage pour annoncer le lancement d’une filière de recyclage de la laine de verre. La marque du groupe Saint-Gobain, engagée dans le recyclage de ses chutes de production depuis plus de vingt ans sur son usine Oxymelt à Orange, a souhaité étendre cette activité aux laines de verre en fin de vie et pour cela, structurer une filière de recyclage « post-consommation » issue des chantiers de rénovation et des opérations courantes de déconstruction. La société Sclavo Environnement s'est impliquée dans ce projet. De la même manière qu'elle se penche désormais sur les DEEE...