Qui dit pâte désencrée, dit récupération et recyclage de papier... Il se trouve que le monde du papier carton, via la pâte désencrée notamment, séduit toujours autant les chercheurs. Pour preuve, Saurabh Kumar a orienté son travail sur la caractérisation et la séparation des éléments fins par classage… Le 14 juin dernier, Saurabh Kumar a soutenu une thèse de doctorat de l’Université de Grenoble (spécialité Mécanique des Fluides, Energétique, Procédés) à Grenoble INP-Pagora, laquelle a été préparée conjointement au Centre Technique du Papier (CTP) et au Laboratoire Génie des Procédés Papetiers (LGP2) sous la direction de François Julien Saint Amand, Directeur Adjoint R&D, CTP, et la co-direction de Raphaël Passas, Ingénieur de Recherche, LGP2, et de Benjamin Fabry, Manager Deinking Process, CTP. Chapeau!!!
Saurabh Kumar a présenté les résultats de ses travaux concernant le « fractionnement de la pâte désencrée : caractérisation et séparation des éléments fins par classage ». Le désencrage des papiers de récupération au profit du recyclage vise notamment à éliminer les particules d'encre majoritairement présentes dans la fraction fine de la suspension de fibres, définie comme la fraction non-retenue sur tamis de 76µm. Voilà un travail qui pourrait bien doper encore, la qualité du recyclé...
L’analyse de cette fraction par une nouvelle méthode de tamisage montre que ces particules d’encre traversent en majorité un tamis de 11µm. L’étude microscopique indique que les fines fibrillaires sont libres d’encre accrochée alors que les éléments lamellaires cellulosiques et minéraux sont plus ou moins couverts d’encre. Le fractionnement de la pâte en vue de séparer cette fraction fine du reste de la pâte et un traitement dédié de chacune des fractions offrent des possibilités de rationalisation du procédé de désencrage.
L’expérimentation d’une nouvelle technologie de fractionnement par classeur sous pression équipé d’un tamis micro-trous a mis en évidence sa grande efficacité de séparation des éléments fins.
L’étude des taux de passage des fibres selon leur longueur a par ailleurs montré que le tamis à micro-trous est plus sélectif qu’un tamis conventionnel à fentes et l’étude des mécanismes de classage a permis d’expliciter les limites de production. Les applications du classage à micro-trous étudiées ont clairement montré le fort potentiel de rationalisation de la ligne de désencrage, par traitements séparés de la fraction fibre et de la fraction fine contenant la majorité des encres.
Les travaux ont finalement porté sur la caractérisation des différents types d’éléments fins ainsi que sur leur traitement et les possibilités de valorisation dans différentes couches de papiers stratifiés.