Recyclage : y’ pas l’feu au lac…

Le 28/01/2009 à 18:26  

Recyclage : y’ pas l’feu au lac…

Lac de Genève Genève serait carrément à la traîne côté recyclage. Serait-ce l’exception au principe suisse qui de longue date passe pour le premier de la classe ? Le canton progresse, certes, mais reste à 8% de la moyenne du pays… Un plan de gestion 2009-2012 serait concocté en ce moment même : son contenu ne sera connu qu’en mars…

Genève reste en queue de peloton au classement du recyclage. Avec 43% des déchets ménagers recyclés en 2007, le canton pointe à 8% de la moyenne nationale. Pire, il n’atteint pas les 45% qu’il s’était fixé en 2003, en adoptant son plan cantonal de gestion des déchets 2003-2007. Notons tout de même que ce taux a été multiplié par 4 depuis 1990, lorsque neuf kilos sur dix étaient incinérés.

Pour le prochain plan quadriennal 2009-2012, la Commission de gestion globale des déchets, qui réunit entrepreneurs et société civile sous la houlette du conseiller d’Etat Robert Cramer, a fixé comme objectif un taux de recyclage de 50% en 2012. Il sera dévoilé en mars prochain. Il doit encore en effet être ratifié par le Conseil d’Etat.

Au Département du territoire (DT), on ne s’alarme pas pour autant de ce retard. Genève est effectivement le seul canton dont aucune commune ne perçoit la taxe poubelle, établie sur le principe du pollueur-payeur. Il est vrai que le conseiller d’Etat Robert Cramer la trouve «injuste dans la mesure où les consommateurs ne choisissent pas l’emballage du produit qu’ils achètent». Ce qui aide à perdurer dans ce sens.

Il paraîtrait aussi que le réflexe du tri est plus ancré dans les mentalités à Genève qu’ailleurs en Suisse, puisque le «système ne fonctionne pas avec le bâton du porte-monnaie». Convaincre plutôt que contraindre est la politique genevoise, et constatant que cette méthode finit par porter ses fruits, «la Confédération a même cessé d’agiter le spectre de la taxe». Mais le pari n’est pas gagné pour autant puisque «plus on progresse, plus il devient difficile de progresser», estime-t-il.

Parmi les producteurs de «déchets urbains», ce sont surtout les petites entreprises qui doivent fournir le plus gros de l’effort pour rattraper le retard du canton étant entendu que l’augmentation de la taxe à l’incinération, de 250 à 261 francs par tonne, pourrait cependant inciter les sociétés à recycler davantage.

Les ménages aussi doivent progresser encore. L’obstacle décisif au tri résidant dans la distance qui les sépare des centres de tri, à la charge des communes. Mieux ils couvrent le territoire, plus les ménages ont tendance à trier.

Quant aux plus gros déchets ménagers, ils peuvent être recyclés dans l’un des trois sites cantonaux, Bernex, Bellevue ou à la Praille. Un quatrième pourrait être mis sur pied à la Palanterie. Ces sites dédiés à la récupération sont financés via une fraction ponctionnée sur la redevance d’incinération, étant entendu que la somme en question a fortement progressé pour passer de 13 à 21 francs par tonne de déchets ; elle alimente un fonds annuel d’environ 4 millions de francs.