Recycleurs Indépendants : ni brouille, ni embrouille
Il ne s'agit pas pour les membres de l'Association des Recycleurs Indépendants (ARI) qui seraient par ailleurs adhérents de Federec, de claquer la porte de la Fédération des Entreprises de Recyclage. Ni pour les entreprises qui en ont été membres ou qui n'ont jamais souhaiter se syndiquer, de critiquer la fédé à tout va. L'objectif n'est pas là.
Les objectifs ne manquent pas ; regrouper et accompagner des PME de moins de 100 collaborateurs, qui misent sur la qualité des produits issus du recyclage sortant des sites qu'ils dirigent (toutes matières recyclées confondues), qui tiennent à leur indépendance mais aussi à perdurer, qui jouent la normalisation des chantiers (et qui ont d'ores et déjà bien avancé dans le domaine de la certification), qui souhaitent être reconnues pour ce qu'elles sont : des entités à part entière en manque de représentativité et/ou de reconnaissance de la part de leurs pairs, lesquels "raflent" parfois des parts de marché sur les territoires historiques de ces PME, ce qui est susceptible de les mettre à mal...
Se fédérer afin de se faire (re)connaître et respecter, est en quelque sorte ce qui a motivé les fondements de la structure naissante...
« Nous souhaitons pouvoir soutenir les chefs d'entreprise de petite taille qui n'adhèrent à aucune organisation ou qui ont mis fin à leur appartenance à Federec, parce que désormais trop peu, voire mal représentés», nous explique Nicolas Vincent, vice-président de ARI, mais également co-dirigeant de la société Vincent Recyclage (basée à Langeais, en Touraine), une entreprise familiale née en 1903, au sein de laquelle il travaille aux côtés de son père, Michel, depuis une dizaine d'années, et auquel il compte pouvoir succéder, quand le moment sera venu.
Seulement voilà, « des entreprises comme les nôtres qui depuis toujours, collectent et récupèrent à proximité de leurs sites respectifs, souffrent sur leur territoire, dans une sorte d'indifférence générale : nous nous sentons un peu seuls, confrontés aux grands groupes, mais également aux exigences des éco-organismes, lesquelles ne nous permettent pas de travailler en bonne intelligence... Exit les déchets mobiliers ou les DEEE pour des entreprises comme les nôtres, puisque nous ne pouvons répondre à des marchés nationaux ou régionaux (au sens large). Pour autant, nous pourrions fort bien réaliser des prestations de qualité au niveau local, et ainsi optimiser la collecte et le recyclage de ces déchets, participer à la réalisation des objectifs, tels que définis dans les textes réglementaires »...
Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières... il serait souhaitable de compter avec nous, au lieu de nous exclure du champs d'actions... C'est en quelque sorte, le message que tient à faire passer Nicolas Vincent, convaincu de la nécessité de faire perdurer les petites et moyennes entreprises familiales, afin de mieux mailler le territoire en matière de récupération et de recyclage, l'important selon lui, étant de miser à fond sur la qualité des matières recyclés qui résulte d'un travail effectué dans les règles de l'art, plutôt que sur la quantité à tout prix, les deux manières d'opérer pouvant être complémentaires, à l'échelon national.
Dans ce contexte la jeune association souhaite se donner les moyens d'apporter une assistance personnalisée, des informations dédiées, une veille réglementaire (via un bureau juridique et de veille réglementaire) et technologique. Elle aura également pour mission de jouer un rôle de représentation auprès des instances politiques et économiques, locales.
Le vice-président ne manque pas de rappeler par ailleurs, que le tissu industriel du recyclage regroupe de très nombreuses petites entreprises, soit autant d'entités qui pourront se reconnaître dans le projet Association des Recycleurs Indépendants.
Dans cette logique, pas de cotisations onéreuses, mais un ticket d'entrée unique de l'ordre de 1000 euros par an pour chaque adhérent qui se devra d'être « véritablement indépendant », un critère d'éligibilité qui sera incontournable. Dans l'absolu, on souhaite peu à peu, mailler le territoire national, de sorte à pouvoir mettre en place une représentation effective et efficace, dans le plus grand nombre de départements possibles...
Alain Robert, Nicolas Vincent, Olivier Royer et Samuel Lostis seront les chevilles ouvrières de l'ARI, qui compte d'ores et déjà une vingtaine de membres actifs (opérant en Bretagne, dans la région Centre, dans le Sud, en région Rhône-Alpes, et dans le Sud-Ouest), quand une trentaine de candidats se sont manifestés et sont en cours d'adhésion. Au rythme où vont les choses, on escompte une centaine d'adhérents d'ici à fin 2016, et plus, si affinités...