Réduction à la source : Kindy ne marche pas sur la tête…
Le fabricant français de bas, chaussettes et collants, établi en Picardie, a bien compris l’intérêt d’une démarche basée sur l’éco-conception… Cette entreprise qui emploie 220 personnes et génère un chiffre d’affaires de 41 millions d’euros, commercialise depuis peu une nouvelle gamme de chausettes, baptisée « Naturaïa » lancée à l’issue d'un projet de R&D qui portait sur les matériaux utilisés (fibres textiles, colorants, matériaux d’emballages, encres, …) et les process de tricotage et de teinture. Un des produits de la gamme est à base de viscose issue de la culture du bambou, un autre en coton biologique...
Ce programme de recherche appliquée a notamment permis l’utilisation de fibres renouvelables et la mise au point de nouvelles techniques de teinte avec des plantes pour les chaussettes. Au-delà de ce programme de recherche, les efforts ont également portés sur les emballages et la logistique. Ils ont permis de réduire de :
16% le poids de déchets carton liés aux emballages se retrouvant dans les poubelles ménagères,
18% la consommation de pétrole résultant du transport de displays de chaussettes,
40 tonnes les déchets de displays
La gamme en question permet de diminuer de façon sensible les impacts sur l'environnement : un des produits est à base de viscose issue de la culture du bambou, un autre en coton biologique. Kindy a d'abord effectué des recherches sur les matériaux de base : le bambou car la fibre de ce végétal est extrêmement douce, très proche du cachemire. Ces travaux se sont fait en partenariat avec l’IFTH (l’Institut Français du Textile et de l’Habillement). Dans le cadre de ce projet, l’entreprise a également travaillé sur des couleurs issues des plantes. La société a rencontré un teinturier qui avait fait des recherches poussées sur les techniques de teintes avec des plantes. Avec lui, elle a mis au point des process encore assez artisanaux, qui permettent d'obtenir de belles couleurs naturelles, qui tiennent dans le temps. Cependant, l’entreprise poursuit ses recherches avec le CRITT de Tours afin de parvenir à une teinture à base de plantes plus facile à industrialiser et moins onéreuse.
L'autre axe de réflexion dans le processus d'éco-conception a concerné le process de fabrication pour limiter les consommations énergétiques et la production de déchets. Cette gamme est, par exemple, composée uniquement de produits unis car quand on insert des motifs « fantaisies », on utilise différentes couleurs, plus de coupes de fil, ce qui génèrent plus de déchets et un temps de fabrication supplémentaire (donc plus d'énergie utilisée). Comme une bonne partie de la demande des consommateurs adultes se porte sur les produits unis, ce choix de conception ne posait pas de difficulté face aux attentes clients.
Enfin, toutes les étiquettes des produits éco-conçus sont en papiers recyclés imprimés avec des encres végétales, sans vernis chimique et la densité de grammage de ses cartonnettes a été diminuée afin d'en réduire le poids. Cela s'est traduit par une réduction des déchets de 16%. Depuis, ces « éco-étiquettes » sont utilisées pour l'ensemble des produits de la marque, éco-conçus ou pas. Un bon point doit être décerné à ce spécialiste : déjà commercialisée, cette gamme Naturaïa affiche des tarifs à peine supérieurs de 10% par rapport à ceux pratiqués pour un produit classique.