Réduire, valoriser le méthane : un enjeu mondial
Le méthane est un GES dont la portée sur les changements climatiques se place juste derrière celle du gaz carbonique (CO2) ; c'est aussi l'un des principaux éléments du gaz naturel. Aux quatre coins du monde, pour tenter de régler ce problème, des pays travaillent ensemble dans le cadre du partenariat "Methane to Markets" ("Méthane pour les Marchés", lancé par les Etats-Unis en 2004). Objectif : transformer les émissions nocives de ce gaz en une source d'énergie propre...
A l'heure actuelle, 20 pays font partie de ce partenariat, auquel la Commission Européenne s'apprête également à adhérer. Quelque 600 organismes des secteurs public et privé travaillent également ensemble à la réalisation d'une centaine de projets de par le monde. Du 30 octobre au 1er novembre 2007, une exposition mettant en valeur les projets entrepris sera d'ailleurs organisée à Pékin par l'Agence des Etats-unis pour la protection de l'environnement (EPA), la Commission nationale de la Chine pour le développement et la réforme, avec l'appui d'importantes entreprises et institutions (notamment la Banque asiatique de Développement, le Gouvernement australien et l'Agence internationale de l'Energie).
Le problème est de taille...D'une part, les concentrations de méthane dans l'atmosphère ont plus que doublé depuis 200 ans, et surtout la capacité de ce gaz à retenir la chaleur dans l'atmosphère est 23 fois supérieure à celle du gaz carbonique. Par conséquent, réduire ses émissions ne peut qu'être bénéficiaire pour enrayer le réchauffement de la planète.
Le méthane constitue 16% des émissions de GES, dont environ 60% sont imputables aux activités humaines. Le reste provient de sources naturelles telles que les marécages, les hydrates gazeux, le permafrost et le produit de la digestion des termites. Environ 25% des émissions de méthane (43% de celles imputables aux activités humaines) proviennent des sources que les activités du partenariat "Methane to Markets" ciblent : l'agriculture (gestion des déjections d'animaux), les mines de charbon, les décharges publiques, et les champs de pétrole et de gaz naturel.
Les initiatives se multiplient... Le 14 août, par exemple, le plus important producteur de pétrole d'Inde (la "Oil and Natural Gas Corp. Ltd" ou ONGC) a signé un accord l'associant à 7 autres importantes sociétés d'exploitation de pétrole et de gaz naturel en tant que partenaire du programme international STAR de l'EPA (l'Agence des Etats-unis pour la protection de l'environnement) concernant le gaz naturel. Ce programme, l'un des projets du partenariat "Methane to Markets", vise à mettre sur pied et à réaliser des projets permettant de réduire économiquement les émissions de méthane et d'accroître la quantité de gaz naturel qui parvient aux marchés mondiaux. Pour ce qui est du secteur agricole, le Fonds pour l'environnement mondial et la Banque mondiale ont fourni un don de 7 millions de dollars sur 5 ans afin de réduire les effets sur l'environnement et la santé de la production de plus en plus intensive de bétail en Chine, en Thaïlande et au Vietnam.
En outre, en collaboration avec la Commission économique de l'ONU pour l'Europe (CEE), l'EPA a lancé un projet sur 3 ans afin de surmonter les obstacles financiers qui entravent la mise au point, la promotion et la commercialisation de projets portant sur la récupération en Europe orientale du méthane provenant des mines de charbon et son utilisation.
Durant l'exposition qui se tiendra à Pékin, le comité directeur de "Methane to Markets" présentera des projections et organisera une conférence à laquelle prendront part des spécialistes internationaux . Au programme : échange d'informations techniques, présentation de projets et de techniques relatives à la récupération et à l'utilisation du méthane.
Pour les entreprises du secteur privé, cette exposition sera une vitrine des meilleures techniques en la matière. Une trentaine de réalisations y seront d'ailleurs mises en valeur.