Refiom : Rouen relancerait bientôt son projet de vitrification
Les Refiom ont une sale réputation et la peau dure. D’où le casse tête et les polémiques quant à leur mode de traitement ou élimination final, toujours onéreux. Le Smédar, Syndicat mixte d’Elimination des déchets de l’Arrondissement de Rouen, a opté pour leur vitrification en 2005… sauf que leur partenaire historique, GDF, ayant changé de stratégie, les a planté en cours de route. Si le projet a été retardé de ce fait, il reste d’actualité : le syndicat n’a pas baissé les bras et d’autres partenaires devraient prochainement signer un engagement…
L’UIOM Vesta traite environ 320 000 tonnes de déchets (260 000 d’OM, 55 000 tonnes de DIB et 3 000 tonnes de DASRI). Trois lignes de traitement fonctionnent de façon complémentaire, incinérant chacune 14 tonnes de déchets par heure. 180 M kWh sont produits chaque année grâce à la turbine et revendus à EDF. 70 000 tonnes environ de mâchefers sont valorisées en sous couche routière auprès de entreprise du BTP et les 13 000 tonnes de Refiom qui résultent de l’incinération sont récupérées en envoyées en CSDU.
Parce que la protection de l’environnement est une priorité, le Smédar s’est associé à Gaz de France dans son projet de recherche et de développement d’un pilote industriel de traitement des Refiom alternatif à l’enfouissement en centre de stockage des déchets ultimes … Le partenariat entre le Smédar et GDF devait prendre la forme d’un Groupement d’Intérêt Public et le coût global du projet était de l’ordre de 4,6 millions d’euros HT et hors subventions. 70% de cette somme devait être consacrés à l’investissement lié à la construction du pilote et 30% aux essais de fonctionnement. L’unité de valorisation énergétique Vesta devait accueillir ce pilote, développé par les chercheurs de GDF.
Il s’agissait dans un premier temps de construire un pilote industriel d’une capacité de traitement de 200 kg/heure de Refiom et d’optimiser son fonctionnement pendant une année d’exploitation.
A la suite de quoi, si les résultats s’avéraient concluants, le projet serait passé à une phase d’industrialisation avec la construction d’une unité d’une capacité de traitement d’une tonne et demi par heure.
Sauf que GDF s’est désintéressé du traitement des Refiom et que le Smédar a dû chercher d’autres partenaires. C’est chose fait et d’ici la fin de ce semestre, on devrait pouvoir travailler de nouveau à la mise en œuvre du projet. Car le Smédar, très impliqué dans l’ingénierie, l’exploitation et l’expérimentation du procédé, y croit toujours dur comme fer.
Alors que les objectifs du procédé Vitriflash sont multiples... La mise en place du procédé Vitriflash permettra de traiter une grande partie du volume initial des déchets réceptionnés au sein de l’usine d’incinération. Plus aucun résidu ultime ne sera alors mis en décharge.
De fait, un vitrifiat « allégé » en éléments toxiques sera produit ; ce composant inerte trouvant des filières de valorisation, au sein de l’industrie du BTP. Les métaux lourds devant être valorisés dans la métallurgie.
Ce procédé consiste donc en un traitement physico chimique du produit afin d’en éliminer les sels forts, principaux responsables des agressions du réfractaire. Les Refiom sont ensuite mis en émulsion et subissent une combustion par brûleur oxy-gaz qui les allège des métaux lourds.
Ces derniers sont ensuite récupérés sous forme de résidus métalliques au sein du procédé de traitement des fumées grâce au filtre à manches.
A l’issue du traitement, 100 kg/heure de Réfiom bruts, se transforment en 57,6 kg/h de vitrifiats, 40 kg/h de filtrats, 2,3 kg/h de résidus métalliques et 0,6 kg/h de rejets gazeux