Région wallonne : priorité à la prévention des déchets

Le 06/04/2006 à 15:39  

Région wallonne : priorité à la prévention des déchets

Benoît Lutgen ministre de l'environnement région Wallonne Le gouvernement wallon vient d'approuver son plan d'action concernant la gestion des déchets. L'objectif du ministre de l'environnement Benoît Lutgen est d'encourager la prévention des déchets et les filières de valorisation, de recyclage afin de limiter drastiquement la mise en décharge à l'horizon 2010 aux déchets ultimes. Les professionnels de la gestion des déchets désapprouvent et s'interrogent sur leur avenir dans le sud de la Belgique...

Le programme de gestion des déchets du gouvernement wallon prévoit 413 millions d'euros d'investissements répartis sur les quatre prochaines années dont 193 pris en charge par la Région. Le financement provenant aussi de l'augmentation des taxes, effectives à partir de 2008.

Pour atteindre les objectifs de réduction des quantités de déchets et de meilleure valorisation via le recyclage, le ministre Lutgen a annoncé :

mesures en faveur du tri sélectif : amélioration des points de collecte des déchets ménagers, ouverture aux professionnels des parcs à conteneurs.

nouvelles installations de traitement : construction de trois nouvelles unité de biométhanisation à Assesse, Aubel, Tenneville avec soutien pour la valorisation de l'amendement agricole ; amélioration de la filière de compostage; modernisation des uiom. Par contre, abandon du projet de construire un cinquième incinérateur en Wallonie.

programme de communication en vue d'encourager la prévention : campagnes de communication au sein des communes, des intercommunales et des écoles.

augmentation de la mise en décharge à partir de 2008 : de 35 €/tn, la mise en décharge des déchets industriels passera à 60€/tn en 2010. Cela va permettre d'uniformiser la tarification avec la Flandre. Pour les déchets ménagers, le coût sera uniformisé avec les déchets industriels mais à horizon 2010.

mesure en vue de favoriser l'harmonisation du système de collecte des déchets en appliquant une taxe forfaitaire calculée sur la composition de chaque ménage. Elle couvrirait la remise d'un certain nombre de sacs-poubelle, le dépassement du quota entraînant une taxation supplémentaire

Au niveau des réactions, la FEGE (Fédération des Entreprises de Gestion de l'Environnement), dans un premier temps ressent le besoin de justifier les investissements réalisés : " La gestion des déchets tant ménagers qu’industriels a atteint aujourd’hui en Wallonie un haut degré de performance par rapport à la moyenne européenne et aux pays voisins ".

Puis elle critique et attaque le plan d'actions du gouvernement mettant dans la balance son avenir :

" Des nouvelles taxes, des nouvelles charges pour les entreprises … pour financer les subsides publics " .Il ne sera pas possible de dégager des alternatives à la mise en décharge dans un si court délai. Nous regrettons que le secteur industriel soit plus imposé à la pression fiscale. Il n'y a aucune justification pour toute autre taxe sur d'autres outils pour orienter les déchets vers les filières de recyclage. Ces nouvelles taxes non justifiées diminueront la compétitivité de nombreuses entreprises wallonnes.

"Une OPA organisée par le public sur le secteur industriel : La réforme vise également à autoriser les intercommunales à s’agrandir dans le marché des déchets industriels. Le secteur industriel n’a plus le droit d’initiative dans ce secteur concurrentiel mais est soumis dorénavant à une emprise publique sans pareille en Wallonie. "

La FEGE conseille même le Gouvernement : " Pourquoi le Gouvernement wallon ne suit pas les excellentes idées du Gouvernement de la Communauté française ? : les écoles avaient besoin de moyens financiers pour améliorer les bâtiments scolaires … ils ont trouvé un partenariat avec le secteur industriel. En Région Wallonne, les intercommunales avaient besoin de nouveaux subsides pour les déchets ménagers … ils mettent en place des taxes car les caisses sont vides ! Nous avons clairement dit que nous étions prêts à participer aux investissements nécessaires pour les déchets ménagers ! Près de 250 millions d’euros étaient mis en perspective. Nous n’avons pas été entendu et le Gouvernement préfère taxer plutôt que de faire appel au privé."

Sans prendre parti, un seul constat s'impose : il n'est plus tolérable de constater une augmentation des quantités de déchets à traiter. Aux responsables de prendre des décisions efficaces pour renverser la tendance actuelle.