Relance du tri : Sigidurs est dans la boucle
Ayant été retenu sur les 3 volets de son Plan de relance du tri et du recyclage (objectif, 75% de recyclage des emballages ménagers fixé par la loi Grenelle 2), le Sigidurs se prépare à optimiser les tri des déchets d'emballage sur son territoire...
Créé en 1970, par 20 communes de l’Est du Val d’Oise regroupées pour former le Syndicat Mixte pour la Gestion et l’Incinération des Déchets Ménagers de la Région de Sarcelles, le Sigidurs se compose aujourd'hui de 42 communes et traite près de 210 000 tonnes de déchets par an, produits par plus de 312 000 habitants. Il couvre un territoire où 42% de l'habitat est vertical, même si s'il compte également des communes rurales (la plus petite regroupe 67 habitants). En 2009, le Sigidurs est devenu un syndicat « à la carte » ; il exerce maintenant la compétence collecte pour 36 communes qui représentent plus de 145 000 habitants. Deux ans plus tard, il a placé au cœur de sa mission de service public la prévention des déchets pour réduire les quantités de déchets produits à la source. Administré par un comité syndical composé de 68 élus locaux représentant les 42 communes, il est présidé par le maire d'Ecouen, Bernard Angels et s'appuie sur une équipe administrative et technique de 48 agents.
Le tri plafonnant Eco-Emballages a proposé aux collectivités de participer, sous la forme d'appels à projets, à un plan de relance du tri et du recyclage des emballages ménagers, qui se décline en trois volets : plan d’Amélioration de la Collecte (PAC), nouvelle phase expérimentale de l’extension des consignes de tri des emballages plastiques et tri, sur-tri des déchets d’emballages plastiques ménagers. Éco-Emballages a retenu les 3 dossiers présentés par le Sigidurs pour un montant d’aides de 2 235 000 €.
Dans le cadre du volet PAC, 4 actions visant à déployer des dispositifs de collecte et de communication optimisés seront menées.
La première consiste à doter tous les foyers de la Communauté d’Agglomération Roissy Porte de France de conteneurs neufs équipés d’un système RFID. Les informations relevées grâce à ce système permettront de réaliser des opérations de contrôle qualité, d’obtenir des informations en temps réel sur les anomalies constatées et donc de réduire le taux de refus. Cette action sera l’occasion d’une vaste campagne de communication et de sensibilisation en porte à porte.
L'action n°2 porte sur l'optimisation et la densification du dispositif de collecte du verre en apport volontaire.
L'action n°3 concerne la densification du dispositif de bornes d’apport volontaire enterrées afin d'améliorer les modalités de collecte sur certains quartiers, centreville et collectifs dont l’accès au point de collecte est problématique.
L'action n°4 est relative au développement d’un partenariat avec 2 bailleurs (France Habitation et Batigère) afin d’améliorer la gestion des déchets et les performances de tri au sein de leurs résidences. Cette expérience devra permettre la reproductibilité du dispositif auprès d'autres bailleurs.
S'agissant du 2ème volet, le syndicat francilien a proposé d’étendre les nouvelles consignes de tri des emballages plastiques (pots, barquettes et films) à l’ensemble de son territoire. 19 communes avaient participé à l'expérimentation de 2012. Avec les 23 nouvelles inscrites dans cette seconde phase, 312 422 habitants appliqueront, au 1er avril 2016, les nouvelles consignes de tri sur les emballages plastiques.
Pour ce qui touche au 3ème volet, le process de tri va évoluer pour améliorer le taux de captage des pots, des barquettes et des films. Les déchets valorisables perdus dans les refus représentent 26 %, composés de 565 tonnes de recyclables dont 250 tonnes d’emballages plastiques (1,8 kg/an/hab. de recyclables collectés mais non recyclés, dont 0,8 kg/hab./an de nouveaux emballages plastiques). Le Sigidurs fait partie des 28 centres de tri retenus pour ce volet.
L'objectif est de trier et de recycler 6 kg de déchets d’emballages ménagers en plus par an et par habitant, soit plus de 1 860 tonnes supplémentaires chaque année.
Le centre de tri existant (installé à Sarcelles) appartient au syndicat. Mis en service en 2004, exploité par Generis (filiale du groupe Veolia), jusqu'en 2021, il a fait l’objet d’importants travaux de modernisation du procédé de tri en 2010 : on y a notamment intégrer des machines de tri optique, lesquelles ont été fournies par le français Pellenc ST. D’une capacité de traitement de 15 000 tonnes par an, il réceptionne les déchets issus de la collecte sélective (organisée en porte à porte ou en apport volontaire) de l’ensemble de son territoire.
Une fois arrivés sur place, les déchets sont déposés dans les zones de stockage du hall de déchargement. Ce qui doit être traité par la centre est ensuite déposé dans la trémie : équipée d’une pesée dynamique, elle permet de mesurer en temps réel la quantité de déchets circulant sur la chaîne de tri.
Le convoyeur d’alimentation situé dans le prolongement de la trémie dirige les déchets vers la cabine de pré-tri ; là, les trieurs retirent du tapis les gros cartons, les grands films et les indésirables (sacs fermés, déchets spécifiques, verre) afin de désencombrer le tapis. Puis, le crible à étoiles sépare mécaniquement les corps plats (papiers, cartonnettes), des corps creux (bouteilles, flacons, briques alimentaires, cannettes, boites de conserves…) et des fines (éléments de taille inférieure à 600 mm). Les corps creux issus du bas du crible sont acheminés vers un overband qui capte l’ensemble des emballages en acier, lesquels sont ensuite directement compactés sous forme de paquets, avant d’être stockés dans l’alvéole située au rez-de-chaussée du centre de tri.
La première machine de tri optique NIR 1, qui fonctionne selon le principe de la reconnaissance infrarouge, affine le tri du crible à disques en effectuant une seconde séparation corps creux/corps plats. Les corps creux sont acheminés vers le procédé TSA2 (Tri Séquentiel Auto Adaptatif), composé de deux machines de tri optique NIR 2 et NIR 3 et d’une boucle de recirculation des produits.
Les emballages triés par le TSA 2 sont envoyés en cabine de tri pour y être contrôlés par un agent de tri avant d’être stockés par catégorie de matières, tandis que l séparation des corps plats est effectuée manuellement par des agents de tri sur les tapis situés en cabine de tri.
Les corps plats provenant du haut du crible avancent sur le tapis des « grands plats » et sont séparés en fonction de leur matière. Sur le tapis alimenté par les corps plats provenant des séparateurs optiques, les déchets sont triés de la même manière que sur la ligne des grands plats. Les emballages en aluminium sont également séparés manuellement sur cette ligne de tri.
Une fois triés selon leur nature, les déchets sont compactés dans une presse et mis en balles, à l’exception des papiers qui sont envoyés en vrac à l’usine consommatrice de la matière.