REP : des agréments pour un an... ne règlent pas les problèmes pour autant
Sur le terrain, tout se passera comme depuis 2011, puisque les deux agréments transitoires reposent sur un copié collé du cahier des charges qui était applicable pour la période 2011 - 2016.
Il va de soit que si l'obtention de ces documents confirment les deux éco-organismes dans leurs rôles et fonctions, ce qui leur permet de poursuivre leurs travaux, cela ne règle en rien les différends qui les opposent aux collectivités en raison du contenu du futur nouvel agrément qui sera donc applicable pour la période 2018 - 2022.
En d'autres termes, les tensions persistent et perdureront tout au long de cette nouvelle année... pour ce qui concerne principalement le financement de la collecte et du traitement des déchets d'emballages, les élus considérant la note beaucoup trop salée (Amorce et le CNR dénonçaient encore récemment que la nouvelle mouture laisserait un milliard et quatre cents millions d'euros à la charge des contribuables, ce qui est inacceptable (voir REP : vers un recours contre le cahier des charges), quand ils font part aussi, de leur amertume face au constat qui s'impose : le nouveau cahier des charges n'est guère sévère à l'encontre des tonnages de ces nouveaux plastiques qui inondent le marché depuis quelque temps, alors qu'ils ne sont pas recyclables (du moins pour l'instant), ce qui va à l'encontre de la progression du recyclage des emballages plastiques, et génère des coûts de traitement supplémentaires. Au demeurant, Federec a elle aussi tiré la sonnette : voir Tri : l'extension des consignes n'est pas sans "petits" dommages collatéraux.
Les bouteilles de lait nouvelle version, présentées par leurs promoteurs comme étant révolutionnaires, font polémique en effet, dans l'univers des pratiquants du tri et du recyclage, alors que leur commercialisation se développe à grande échelle : si l'emballage en PEHD classique ne pose pas de problème particulier, tant il est facile à identifier par les machines de tri optique dont sont équipés les centres de tri, il n'en est pas de même de la nouvelle bouteille en PET opaque, laquelle est pratique pour l'embouteilleur, puisque la fermeture n'impose plus l'opercule en alu... sans compter qu'il fat moins de matière pour produire la bouteille en question, et qu'elle est environ 20% moins chère (ce qui ne fait pas baisser le prix du produit en linéaire, que l'on se rassure)...
Sauf qu'en l'état actuel des techno dispo, elle génère un souci majeur pour les recycleurs qui ne savent pas quoi en faire... ou plus précisément qui sont contraints d'évacuer ces plastiques avec les déchets. Exit, vers l'enfouissement et/ou l'incinérateur au sein duquel il produira de l'énergie, certes. Mais, bon : l'idée maîtresse qui pilote la politique dédiée aux déchets reste le recyclage. C'est sans compter les surcoûts que l'évacuation de ce matériaux transfère sur la tête des opérateurs et/ou des collectivités...
D'où la question de savoir pourquoi cette nouvelle façon de concevoir ces bouteilles est problématique : le PEHD ne se mixe pas au PET, ça on le sait. Le PET classique, destiné à la fabrication de bouteille, se doit d'être translucide ; l'ajout du PET opaque produirait un produit PET laiteux (sans mauvais jeu de mot s'entend), ce qui ne pourrait séduire les producteurs de bouteilles destinées à embouteillage d'eaux minérales, on l'imagine sans peine.
L'autre grande filière pour le PET, est sans conteste la fibre dite « polaire » : si le PET opaque fournit de la fibre, celle-ci est cassante et donc difficilement compatible avec la production de plaids et autres vêtements en fibre polaire...
Dans un tout autre registre, Dastri, éco-organisme dont le financement est pris en charge par les industriels de la santé (sans répercussion sur le patient qui génère les déchets de soins à risque infectieux), a obtenu son agrément, lequel est valable depuis le 1er janvier 2017, pour une période de 5 ans.