Le 28 décembre dernier, l'Autorité de la concurrence a rendu son avis concernant l'ouverture de la filière de traitement des emballages ménagers à plusieurs éco-organismes. Elle propose d’expérimenter le passage d’un modèle "financier" à un modèle "opérationnel", en confiant à un éco-organisme les missions de collecte, le tri et le traitement des déchets concernés, afin de tendre vers davantage de concurrence…
La collecte, le tri et le traitement des déchets d’emballages ménagers sont organisés en France selon le principe de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP), qui impose à ce dernier de prendre en charge le traitement des déchets générés par les produits qu’il met sur le marché. Le producteur a la possibilité de transférer cette responsabilité à un éco-organisme en lui versant des contributions financières à hauteur de sa production induite de déchets. Ces contributions sont ensuite transférées aux collectivités territoriales, sous forme de soutiens financiers, pour leur permettre d’assurer leur obligation légale de collecter, trier et traiter les déchets ménagers.
En France, la filière du traitement des déchets ménagers est dite "financière", l’éco-organisme n’étant qu’un échelon de redistribution des sommes reçues, par opposition aux filières de type "opérationnel" dans lesquelles les éco-organismes agissent comme opérateurs industriels et prennent en charge le tri et le traitement des déchets. Les éco-organismes doivent être agréés par les pouvoirs publics sur la base du respect d’un cahier des charges qui contient des dispositions contraignantes, notamment en termes d’objectifs environnementaux. Le dernier agrément a été délivré pour la période 2011-2017 au bénéfice d’Eco-Emballages, seul éco-organisme présent dans la filière des emballages ménagers.
A l’occasion du renouvellement de l’agrément, des sociétés ont fait connaître leur intention de se porter candidates afin d’entrer dans la filière des emballages ménagers, devenant en cas de succès, des concurrents d’Eco-Emballages (voir notre dépêche). L’Autorité a relevé, à titre principal, que le mode d’organisation actuel de type "financier" tend naturellement vers le monopole, seule configuration dans laquelle l’équilibre des recettes et des dépenses est automatiquement assuré. Elle considère qu’un mécanisme d’équilibrage financier entre organismes est indispensable au fonctionnement d’un système de redistribution dans lequel cohabiteraient plusieurs éco-organismes.