Résultats semestriels : Recylex fait grise mine
Le Groupe vient d'annoncer des résultats économiques pas vraiment follichons : son chiffre d'affaires consolidé du premier semestre 2009 s'établit à 103,5 millions d'euros, contre 204 millions d’euros pour la même période de l'exercice 2008. Recylex a également dégagé une perte opérationnelle de 6,5 millions d’euros au cours de ce premier semestre, contre 5,4 millions d’euros pour le premier semestre 2008. Ouch...
Cette forte baisse du chiffre d’affaires s'explique par 2 facteurs : la forte chute des cours des métaux exprimés en euros (respectivement -42% et -33% pour le plomb et le zinc) et une baisse des volumes concernant les activités zinc, métaux spéciaux et plastiques, conséquence de la crise économique. "Le premier semestre 2009 a été marqué par un contexte de crise économique sans précédent qui impacte le secteur du recyclage à la fois à l'amont, avec une raréfaction des matières à traiter, et à l'aval, à travers une baisse de la demande dans l'automobile et le bâtiment", explique Yves Roche, PDG de Recylex. "Confronté à des cours du plomb et du zinc en forte baisse par rapport à 2008, notre Groupe a dû s'adapter rapidement et efficacement aux conditions de marché."
L’activité plomb a représenté 69% du chiffre d’affaires global du Groupe, contre 19% pour l’activité zinc, 8% pour l’activité métaux spéciaux et 4% pour la branche plastique du groupe. Voyons cela de plus près...
Concernant le plomb, la crise économique a entrainé pour le Groupe une réduction importante des volumes de matières secondaires à traiter (batteries) dans le segment du plomb. A cette réduction s’ajoute une augmentation des prix à l’achat des matières secondaires due à l’insuffisance des volumes sur le marché. Ces évolutions ont lourdement pesé sur la marge brute de l’activité au cours du premier semestre 2009.
Suite aux difficultés d’approvisionnement en matières secondaires, l’usine de Nordenham en Allemagne a avancé en avril/mai 2009 son arrêt planifié de maintenance de 3 semaines, initialement prévu en juin/juillet 2009.
Pour ce qui est du zinc, les activités de recyclage de poussières d’aciérie (Harz Metall GmbH et Recytech SA, détenue à 50% par le Groupe) ont été directement impactées par la crise dès le début de l’année 2009. En conséquence, les arrêts de maintenance ont été avancés et l’activité de ces usines a été suspendue temporairement au cours du premier trimestre 2009 en vue d’adapter la production en fonction de la demande. Les reprises d’activités ont eu lieu au cours du deuxième trimestre 2009.
Norzinco SA (Anzin, France) a définitivement cessé son activité de recyclage de matières zincifères au cours du premier semestre 2009 suite à sa situation structurellement déficitaire, et a notamment procédé au démantèlement de l’outil industriel et au nettoyage du site en étroite collaboration avec les autorités environnementales et locales. En revanche, Norzinco GmbH a été moins affectée par la crise.
Le recul de l’activité Métaux Spéciaux au cours du premier semestre 2009 par rapport au premier semestre 2008 est dû à la contraction de la demande sur le marché de l’arsenic de haute pureté, utilisé notamment dans l’industrie du téléphone cellulaire et des diodes électroluminescentes (LEDs), ainsi que sur celui du germanium, utilisé dans les fibres optiques. Au cours du premier semestre 2009, l’usine de Reinstmetalle Osterwieck (RMO) GmbH a temporairement suspendu sa production dans l’attente d’une reprise de la demande.
Enfin, la crise dans le secteur automobile a directement impacté l’activité plastiques du Groupe, qui a dû ralentir fortement sa production au cours du premier semestre 2009.
Concernant les perspectives à venir, les cours des métaux se stabilisent en début de deuxième semestre 2009 sur des niveaux de moyenne observés au cours du premier semestre 2009. Malgré le manque de visibilité sur la sortie de la crise, la période de déstockage a pris fin et certaines capacités de production industrielle redémarrent au niveau mondial. Néanmoins, le Groupe reste focalisé sur sa trésorerie en limitant ses dépenses d’investissements et en réduisant ses besoins en fonds de roulement et ses coûts de production.
Fait encourageant : l’usine de cassage de batteries en Algérie (exploitée par la société de droit algérien Eco-Recyclage dont Recylex détient 33,33% du capital) a passé avec succès une première phase de test de cassage de batteries au cours du premier trimestre 2009.