Risques industriels : un chantier faramineux...
Nous vous en avons parlé il y a quelques jours : Chantal Jouanno, la secrétaire d’Etat à l’écologie, a récemment donné une conférence de presse sur le sujet des risques industriels (voir notre article). Dans un communiqué, France Nature Environnement se félicite de voir ces sujets abordés, notamment grâce à l’organisation d’une table ronde. Explications...
Pour Arnaud Gossement, porte-parole de FNE : "Les pollutions industrielles ont un impact évident sur notre santé et notre environnement. Il était capital que le sujet émerge enfin. Tous les jours nous constatons que la prévention du risque et des pollutions, qui est le véritable enjeu de ce dossier, n’est pas encore une réalité dans notre pays".
Jusqu’ici, le risque industriel était le domaine réservé des services techniques de l’Etat. Avec des rendez-vous comme la table ronde, des campagnes comme le mercure ou encore les PCB, FNE souhaite alerter la société sur un sujet qu’elle doit s’approprier.
Le chantier reste toutefois faramineux : les chiffres parlent d’eux-mêmes et le manque de moyens est criant. Selon Marc Sénant, chargé de mission risques industriels : "L’Etat devait, selon la loi, approuver les 421 Plans de Prévention des Risques Technologiques pour 2008. Aujourd’hui, seulement 5 sont approuvés et 80% le seront à l’horizon… 2012. Et on compte 1 200 inspecteurs pour 500 000 sites générateurs de risques et de pollution".
Par ailleurs, la réforme du 3ème régime des installations classées, à laquelle FNE reste vivement opposée, est toujours en cours. Elle constitue un recul majeur sur la concertation en supprimant l’enquête publique, sur l’évaluation environnementale en supprimant les études d’impacts, et en confiant les contrôles des installations à des opérateurs privés payés par le contrôlé lui-même.
Pour France Nature Environnement, dans un contexte de crise, les politiques en faveur de l’investissement et de la recherche pour la sécurité et l’environnement généreront des bénéfices pour l’emploi, la compétitivité et le maintien de l’outil industriel en France. Conclusion : nous avons tous à y gagner.