Routes dépotoirs : l'Est de la France n'est pas un foutoir !
La route n'est pas une poubelle, il convient de le rappeler à tous ces pignoufs qui jettent tout et n'importe quoi n'importe où !... Une demi-tonne de déchets au kilomètre : c'est le poids des détritus ramassés chaque année par les agents d'exploitation de la DIR Est (Direction Interdépartementale des Routes de l'Est). Ils ont ainsi collectés 830 tonnes de déchets l'an passé. "Les dépendances 'vertes' offrent trop souvent le triste spectacle de détritus variés", se lamente la Préfecture de la Haute-Saône (70)...
Les usagers abandonnent de manière sauvage et dispersée de nombreux déchets le long des routes : emballages de fast-food, bouteilles remplies d'urine (!!!), canettes, paquets de cigarettes, bouteilles en plastique, mais aussi déchets industriels, produits en bidon non identifiés... Des citoyens peu scrupuleux vont même jusqu'à se débarrasser de leurs déchets courants, par exemple un sac en matière plastique contenant les ordures générés la veille. D'autres déchets proviennent de pertes de chargement, souvent imputables à une négligence coupable, comme le défaut de filet de protection.
La gestion des déchets sur son réseau est une forte préoccupation partagée par l'ensemble du personnel de la DIR Est. 636 agents d'exploitation répartis dans 28 centres d'entretien et d'intervention sur 4 régions (Alsace, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Lorraine) travaillent jour et nuit pour permettre aux usagers de se déplacer dans les meilleures conditions de confort et de sécurité. Malgré ces nombreuses et récurrentes opérations de ramassage, il est de plus en plus difficile de maintenir les abords des routes propres. Les agents d'exploitation sont fortement impliqués dans ces tâches difficiles et subissent souvent le comportement peu civique des usagers de la route.
"Bien souvent, des objets encombrants (canapé, machine à laver...) sont abandonnés, sur un giratoire ou sur une aire de repos. Après un week-end, les agents ramassent parfois jusqu'à 800 kg de déchets en une journée", indique un chef de centre. Chaque année, le personnel d'exploitation de la DIR Est collecte ainsi un ramassis d'objets hétéroclites : des déchets métalliques (ferrailles, enjoliveurs, métaux), des déchets ménagers (bouteilles en plastique, en verre, papiers...), ainsi que des déchets industriels (bandes de roulement de pneus, aluminium, plastiques de pare-chocs, déchets liés à l'entretien des voies ou des chantiers, batteries, polystyrène, palettes et lattes en bois).
"On commence même à ramasser des tôles en fibre ciment, leur recyclage étant trop onéreux", déplore un chef d'équipe. On notera que les agents d'exploitation doivent également faire face au problème des décharges sauvages (seringues, cartons, meubles, appareils électroménagers, tontes de gazon, matelas, excréments humains) ainsi qu'à celui des déchets animaliers (cadavres d'animaux liés aux collisions sur routes). "Notre travail devient de plus en plus pénible et dangereux. Ma hantise ? Les seringues usagées. Heureusement, nous portons des équipements de protection individuelle", conclut un agent d'exploitation.