Sacs de caisse : l’offensive continue
La chaîne Metro se donne pour objectif en 2006 de rendre ses clients plus verts. Pour ce faire, elle lutte contre la propagation des sacs plastique : les supermarchés Metro et Metro Plus, les grandes surfaces Super C mettent la barre très haut : bannir les 65 millions de sacs de caisse écoulés chaque année par l’enseigne.
Serge Boulanger, vice-président au marketing de Metro, a confirmé son initiative « qui a nécessité des mois d'efforts ». Ses partenaires Boissons Gazeuses Environnement (BGE) et Recyc-Québec, on permis à Metro Québec de mettre au point un sac réutilisable et recyclable.
Fabriqué à partir de plastique recyclé, le nouveau sac de Metro est lavable en machine. Une fois séché à plat, il peut être réutilisé pendant un an avant d’être recyclé.
«Si on fait l'effort pour convaincre les clients d'utiliser ces nouveaux sacs, le retour sera satisfaisant » estime Serge Boulanger qui souhaiterait éliminer tous sacs de caisse dans 18 à 24 mois qui viennent.
« Ce nouveau sac sera vendu 1 $, c'est-à-dire prix coûtant. Metro reversera 0,03 $ par sac à un organisme environnemental, qu’il reste à choisir », a déclaré de son côté la porte-parole, Marie-Claude Bacon.
Le nouveau sac a deux à trois fois la taille d'un sac de plastique conventionnel. Certains y trouvent un avantage, d’autre sestiment que’il est trop grand pour quelques produits d’épicerie. Quoi qu’il en soit, au Québec où Metro est bien implanté, une étude a été menée par magazine Protégez-vous et Recyc-Québec : on y apprend que chaque Québécois utilise 350 sacs par année, pour un total de 1,4 milliard à 2,7 milliards d'unités consommées annuellement dans la région.
Les sacs de plastique, c'est «un sujet chaud», reconnaît Anne-Hélène Lavoie, porte-parole de Sobeys Québec, le grossiste des marchands IGA.
Des détaillants se sont un peu brûlé les doigts, avec ces nouveaux sacs. La SAQ a ainsi lancé en juin dernier un sac dégradable, mais Laval l'a refusé parce qu'il pouvait nuire à ses efforts de recyclage et de compostage. Recyc-Québec a estimé de son côté que le sac de la SAQ n'était sans doute pas la meilleure solution. Le Maxi (Provigo) de Sherbrooke a par ailleurs retiré les sacs de papier, ce qui a fait pester la Ville, en novembre dernier. Malgré tout, près de 30 des 92 Maxi du Québec n'offraient encore que des sacs en plastique le mois dernier.
« Le grossiste est bien conscient de la problématique environnementale, mais il ne faut pas non plus se tromper de solution, comme d'autres détaillants », ajoute Anne-Hélène Lavoie. Ceux qui proposent des sacs en coton les facturent 3,99 $ pièce.
Suivant l’exemple de la France, qui veut bannir les sacs de caisse « Metro s'est inspirée du sac choisi par la chaîne française Carrefour … Le grand sac bleu de Metro ressemble aussi à celui du recyclage de la Ville de Montréal. Là où le bât blesse avec les sacs dégradables, c'est l'absence de normes gouvernementales. Mais un groupe de travail a été formé récemment et, dès que les normes seront trouvées, Metro va se faire un plaisir de s'y conformer. Il ne faut pas tolérer que les sacs de plastique mettent des centaines d'années à se décomposer et il faut en utiliser le moins possible», ajoute Serge Boulanger.
Le vice-président vise toutes les clientèles et, en particulier les nouvelles générations, très sensibilisées à l'environnement. Selon Recyc-Québec, l'Australie a réussi à réduire la consommation de sacs de plastique de 25 % et l'Irlande, de 95 %. Le Bangladesh et Taiwan les ont bannis et plus de 3000 villes d'Europe et d'Asie utilisent plutôt des sacs biodégradables. Recyc-Québec préfère les sacs de plastique à ceux de papier, mais davantage encore les sacs réutilisables.
On l’aura compris, il n’y a pas de solution miracle ; l’important est de faire quelque chose.