Salon Emballage : la boîte métallique emballe
Le salon de l'Emballage, qui s'est déroulé du 22 au 25 novembre dernier au parc des expositions de Villepinte (93), a été l'occasion d'aborder de nombreux thèmes dans le monde de l'emballage, du recyclage et des déchets. Après avoir vu celui du suremballage dans un précédent article (lire "Le suremballage: les industriels sont trop frileux"), nous avons assisté à un "focus matériaux" sur l'emballage métallique, qui jouit d'une grande popularité aussi bien sur le salon que dans la vie de tous les jours. Le salon a aussi permis de faire le point sur d'autres matériaux, tels que le verre, le papier/carton ou encore le plastique...
Le "focus matériaux" sur la boîte en aluminium a permis aux industriels présents de nous présenter les avantages, plus que les inconvénients, de cet emballage. Vous me direz, on s'en serait douté. Pour commencer, 2010 célèbre le 200ème anniversaire de l'appertisation, inventé par Nicolas Appert, méthode de préservation des aliments qui consiste à les mettre dans des emballages que l'ont rend étanche à l'air et que l'on chauffe ensuite pour détruire les micro-organismes pathogènes. On rappelera aussi que la première boîte métallique a été fabriquée en 1935 : elle fête donc son 75e anniversaire cette année. Les avantages de la conserve sont bien connus (lire notre article "Les conserves : 100% économique, 100% recyclable") : elle préserve efficacement les aliments, et ce pour longtemps, elle est recyclable à l'infini, elle n'engendre pas de pertes quant à la qualité des aliments conservés et elle bénéficie d'un circuit de tri approprié. Elle présente sensiblement les mêmes avantages que le verre, sauf qu'elle ne laisse pas passer la lumière.
La conserve a évolué ces dernières années. En 20 ans, on a pu réduire de 25% la part de matière utilisée pour sa confection. Elle jouit d'une bonne image auprès des consommateurs, et dispose d'un marché en hausse. Celui des boissons énergisantes par exemple comprend à lui seul un gain de 250 millions d'euros par an. Le syndicat national de fabricants de boîtes métalliques (SNFBM), qui était présent lors de ce focus matériaux, globalise 2 millions de chiffres d'affaires par an. Cela représente 630 000 tonnes de matière produites chaque année, et 7 000 emplois directs.
Le recyclage est un atout majeur : la boîte métallique est le plus souvent prise en charge par les centres de tri sélectif. Une fois triées, les boîtes sont écrasées et compactées, puis broyées. A moins qu'elles ne soient incinérées avec les ordures méngères, auquel cas le métal (contenu dans les mâchefers, est récupéré par un aimant, puis fondu pour refaire des boîtes de conserve ou canettes. Elles bénéficient d'un taux de recyclage de 60% en France (contre 70% en moyenne dans l'Union Européenne). Elles peuvent être triées manuellement ou grâce au tri optique. La boîte est en acier (qui est trié en passant sous une bande magnétique) ou en aluminium (trié grâce aux courants de Foucault). Quant aux encres utilisées sur les cannettes, elles s'évaporent lors du traitement.
Cet emballage est donc pratique, économique et recyclable ; il jouit d'une grande popularité : 260 milliards d'unités sont vendues dans le monde, 53 dans l'UE et 4 en France. Petit hic... un tiers des canettes sont consommées hors domicile. Difficile, donc, de toutes les faire entrer dans des circuits de tri appropriés. C'est un point faible sur lequel de nombreuses associations souhaitent travailler. Voir par exemple la campagne lancé par le GIE (groupe d'intérêt économique) La Boîte Boisson, dans le Nord de la France sous le slogan "Chaque Canette Compte". Pour finir, on peut préciser que pour 1 tonne de métal recyclée, on effectue une économie de 9 tonnes de CO2 rejeté dans l'atmosphère. On voit bien que la boîte métallique a de quoi plaire.
C'est aussi lors d'un autre "focus matériau" du salon emballage, cette fois-ci consacré au verre, que la campagne intitulée "Nothing to Hide" (Rien à cacher) a été lancée. Déclinée dans 12 pays européens, celle-ci vise à promouvoir les bienfaits de l'emballage en verre pour la santé, la conservation des aliments et la préservation de l'environnement. Pour en savoir plus, RDV sur le site Friends of Glass (en anglais).