Savoie : 4 millions pour réhabiliter une décharge
Après dix ans et deux phases de réhabilitation successives, la décharge des Grandes Blachères à La Motte-Servolex, rebaptisée au fil des années "décharge Placoplatre" vient de retrouver toutes les caractéristiques de son milieu naturel environnant…
Ouverte en 1965 sur une superficie de 3,5 hectares, la décharge municipale des Grandes Blachères à La Motte-Servolex, reçoit les déchets de plâtre de Placoplatre Chambéry et des déchets ménagers. En 1977, Placoplatre rachète et exploite la décharge. En 1995, cette entreprise ouvre son atelier de recyclage des déchets et la décharge ferme. En 30 ans, 160 000 m3 de déchets ont été entreposés. Deux réhabilitations successives se dérouleront entre 1999 et 2009.
La société Placoplatre, du groupe St Gobain, est l'un des leaders mondial de la plaque de plâtre pour la construction: le site de Chambéry, 2e usine française, est connu en Savoie pour l'exploitation du gypse en Maurienne, via son transport ferroviaire entre Saint-Jean-de-Maurienne et Chambéry. L'an dernier, Placopatre Chambéry a obtenu la certification Iso 14001 pour son engagement dans le recyclage et le développement durable.
Dans ce contexte, l'entreprise a voulu marquer le coup en organisant ce vendredi une manifestation en l'honneur de la réhabilitation de l'ancienne décharge. Les conditions météorologiques n'y étant pas, on a réuni tout le monde au centre de formation de l'entreprise, situé à Chambéry.
«Cette réhabilitation exemplaire est la traduction de la politique environnementale de Placoplatre», a exprimé Claude Imauven, directeur général adjoint de la compagnie St Gobain, en présence de Jean-Marie Vaissaire, le directeur général de Placoplatre, devant un public largement constitué de représentants des milieux naturels, d'associations concernées, mais aussi du représentant de l'Etat et du Préfet, mais également d'élus comme le président du Conseil général, Hervé Gaymard, le président de Chambéry Métropole, Louis Besson, et les maires de Chambéry et de La Motte-Servolex Bernadette Laclais et Luc Berthoud...
Il s'agit là d'une réhabilitation exemplaire : tout le monde a à y gagner... «C'est un chantier unique, sans autre référence en France. Nous allons nous en servir d'enseignement pour l'avenir» a insisté Pierre Barrussaud, coordinateur régional "qualité environnement".
Il va de soi qu'on a pas fait dans le pas cher ! Quatre millions d'euros au total ont été nécessaires, pour un chantier «qui n'a pas été simple pendant les trois dernières années, à cause des conditions météo exécrables et des déchets enfouis cinq mètres en dessous des marais».
Plusieurs éléments ont été déterminants pour la réussite de cette réhabilitation : d'un point de vue technique, c'est l'option du confinement total des déchets qui a été choisie. Du point de vue humain, la concertation avec les acteurs et les riverains, ainsi que la transparence auprès de la population et le partenariat avec le Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie ont été des facteurs importants pour le succès du projet.
« Nous avons fait face à l'héritage de notre passé » a ajouté Claude Imauven, pas mécontent de voir l'image de Placoplatre changer en bien : simultanément, l'entreprise serait en effet devenue une sorte de pilote dans le recyclage de ses déchets...