Sidérurgie : bras de fer entre Mittal et l'Elysée
Pratiquement 600 emplois menacés dans l’Est, ce n’est pas du goût de Nicolas Sarkozy qui a donc reçu le patron du groupe sidérurgiste hier- après-midi à l'Elysée pour tenter d'infléchir le plan de suppression des 595 emplois sur le site de Gandrange, en Moselle (voir notre dépêche). La démarche n’est pas coutumière mais il faut dire que l'enjeu est de taille...
Hier, le Chef de l’Etat a donc reçu, comme convenu, Lakshmi Mittal, le patron du numéro un mondial de l'acier. Au cours de l’entretien, les deux hommes ont « parlé de l’avenir du site de Gandrange (Moselle) et « essayé de trouver des solutions », comme l'avait annoncé Nicolas Sarkozy vendredi dernier en Inde, où il était en voyage officiel.
L'émotion suscitée par l'annonce de la suppression de 595 des 1 108 emplois du site sidérurgique lorrain a semble-t-il obligé l'Elysée à passer à l'action. Il est vrai que l'arrêt partiel de Gandrange, dans un bassin déjà largement touché par la désindustrialisation, passe mal alors que la demande mondiale d'acier atteint des sommets historiques…
A l'issue de ce rendez-vous, Lakshmi Mittal a promis d’« étudier des propositions alternatives viables avec les syndicats » d'ici avril prochain pour maintenir l'activité du site de Gandrange. Les syndicats suggèrent un investissement de 25 à 30 millions d'euros pour moderniser le site, tandis que Lakshmi Mittal réaffirme que tous les employés de Gandrange concernés par le plan de restructuration pourront « bénéficier d'un autre emploi dans les usines de la région » détenues par ArcelorMittal. Un fonds de 20 millions d'euros sera également mis en place par ArcelorMittal pour aider le reclassement de ses salariés.
Les nombreux appels au sauvetage du site feront-ils plier l’homme d’acier ? Pas sûr du tout : c’est si vrai que ce matin, le groupe a envoyé Michel Wurth, membre de la direction générale, en première ligne pour défendre la stratégie d'ArcelorMittal dans une interview au Figaro. Le monsieur a dit que «depuis son ouverture au début des années 1990, l'usine de Gandrange n'a été bénéficiaire que deux ans. L'aciérie a été mal conçue, le site est disproportionné, son prix de revient est le plus élevé du groupe »…