SMEDAR : et voguent les balles de plastique recyclable...
Dès sa création, à la fin des années 1990, le SMEDAR (Syndicat Mixte d’Elimination des Déchets de l’Arrondissement de Rouen) s’est lancé dans une démarche de développement durable, dont l’un des objectifs principaux était la concrétisation du projet de transport fluvial des déchets. Son Eco-pôle Vesta, aujourd’hui presque finalisé, est composé de différents équipements, qui permettent de valoriser chaque année près de 450 000 tonnes de déchets. Afin de limiter l’impact environnemental du transport, l’utilisation du fleuve est apparue comme une évidence...
Situé à Grand-Quevilly (76), l'Eco-pôle Vesta est composé d’une unité de valorisation énergétique, d’un centre de tri des déchets recyclables, d’unités de traitement des mâchefers et des encombrants. Par ailleurs, 2 plateformes de compostage situées à Saint-Jean du Cardonnay et à Cléon réceptionnent et valorisent les déchets verts. Pour plus d'informations, nous vous renvoyons à notre exposé : Déchets : le SMEDAR, tel une vestale dédiée à Vesta.
Atout majeur pour le Syndicat : la localisation de cet éco-pôle. Situé en bordure de Seine, l’ancien site des Chantiers navals de Normandie fût en effet préféré à d’autres pour sa proximité avec le fleuve. Il disposait en outre de toutes les infrastructures nécessaires à la mise en oeuvre d’un transport par barge des déchets. Gains énergétiques et environnementaux, les avantages de ce mode de transport sont nombreux : véritable alternative au transport routier, le "fluvial" permet de réduire de façon conséquente les quantités de CO2 émises dans l’atmosphère et responsables en partie du réchauffement climatique.
Au rythme de 6 conteneurs de plastiques chaque mois, chargés chacun de près de 50 balles de plastique, le SMEDAR réduit ainsi de façon conséquente la circulation des camions (120 en moins chaque année) et la pollution liée à ce mode de transport.
Le centre de tri géré par le syndicat réceptionne chaque année 30 000 tonnes de déchets recyclables, dont 1 500 tonnes de plastique PET (Polyéthylène téréphtalate). Inauguré en 2007, l'installation permet de séparer les journaux magazines, les briques alimentaires, les cartons, les bouteilles et flacons en plastique, puis enfin les emballages en acier et en aluminium. 65 agents de la fonction publique territoriale y travaillent. L’affinage du plastique PET est principalement assuré grâce à un trieur optique : la séparation s’effectue ainsi au moyen d’un capteur infrarouge, qui détecte en instantané la densité du matériau. Selon le résultat de l’analyse, le déchet est éjecté par jet d’air ou reste sur le tapis. Regroupé, le plastique PET est finalement mis en balle d’un mètre cube de volume.
Compactées puis stockées dans des conteneurs, les bouteilles en plastique sont envoyées à Limay, près de Mantes-la-Jolie (78), pour y être recyclées (voir notre exposé : Plastique : le recyclage prend de la bouteille). Entre le centre de tri, où elles sont regroupées, et l’usine de recyclage, elles empruntent 130 km de voie navigable. Arrivée dans la zone portuaire de Limay, la barge est immédiatement déchargée des conteneurs ; ces derniers sont acheminés vers l’usine située à proximité du port.