Sommet du G8 : 30 000 tonnes de CO2 au sommaire
Le sommet du G8 qui vient de s’ouvrir en Allemagne est très nettement marqué par la question urgente de la réduction des gaz à effet de serre, en particulier le CO2. Une équipe d’experts de ClimatePartner, société allemande spécialisée dans la compensation carbone, s’est livrée à une estimation du volume de CO2 engendré par cet événement, aboutissant à un total de 30 000 tonnes dues à l’activité humaine (logistique, transport, sécurité) directement liée à la rencontre...
Cette information significative a été reprise et commentée par de nombreux médias dans le monde, à partir d’un article du magazine allemand Der Spiegel. Le reportage réalisé sur place par France 2 avant-hier souligne que 30 000 tonnes équivalent à la consommation de 3 300 personnes pendant toute une année.
« Nous avons nous-mêmes été surpris de tout ce que comporte un événement comme le G8. Nous ne savions pas que le président Bush était venu avec deux avions, plus d’autres jets… », explique Moritz Lehmkuhl, directeur de ClimatePartner en Allemagne.
Dommage. Mitterand (et bien d'autres) faisait déjà de même… Mais c’était il y a longtemps.
Et pourtant, les opportunités de « la neutralisation climatique » pour les entreprises sont nombreuses.
Les grandes industries de production sont en effet assujetties (protocole de Kyoto) à des quotas d’émissions. Mais toute activité économique génère des émissions (mobilité, électricité, chauffage…) que les entreprises non-assujetties à ces quotas peuvent librement choisir de compenser. Le concept n’est pas de revenir à la diligence et à la bougie, mais de pouvoir continuer à émettre (modérément) « ici », tout en compensant « ailleurs » sur la planète. Par exemple, un organisme construira en Afrique des fours communaux à énergie solaire en remplacement des fours de cuisson chauffés au bois. D’où ralentissement de la déforestation (donc maintien de la photosynthèse) plus suppression d’émissions de CO2 dans l’atmosphère.
« Les initiatives qui se multiplient pour attirer l’attention du public sur l’urgence d’une réduction massive des émissions de CO2 confirment que notre démarche est de plus en plus pertinente, » a déclaré Hervé Delemarre, responsable de la filiale française de ClimatePartner. « Climate Partner a calculé les émissions du G8 pour faire prendre conscience au monde de ce qu’un événement comme celui-là peut entraîner comme rejets dans l’atmosphère. A un niveau plus personnel, chacun d’entre nous, citoyens et professionnels, devons nous interroger sur nos émissions et sur la manière de les compenser intelligemment. Et nous pouvons démontrer que compenser des émissions de CO2 de façon volontaire est une action à la portée de toute entreprise, ne nécessitant ni procédures lourdes, ni budgets énormes. Tout le monde a à y gagner : compenser le CO2 (d’un événement, d’un déplacement, d’un imprimé, etc.) est d’une part une action réelle et concrète freinant le changement climatique, d’autre part, pour l’entreprise, un moyen neuf, encore très original de se différencier vis à vis de ses concurrents, partenaires et collaborateurs »…
Quoi qu'il en soit, les pays du G8 sont parvenus, tout à l'heure, à un accord "fructueux", selon la chancelière allemande, sur la lutte contre le changement climatique. Ils sont convenus d'"envisager" un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici à 2050, selon cet accord, a annoncé Angela Merkel, saluant un "grand succès".
"De nombreux pays ont évolué", a-t-elle rapporté, faisant allusion aux Etats-Unis, initialement hostiles à tout engagement contraignant et chiffré. L'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans cette proportion, a-t-elle ajouté, est partagé "par l'ensemble des Etats du G8". "En termes d'objectifs, nous avons adopté un langage clair (...) qui reconnaît que [la hausse des] émissions de CO2 doit être d'abord enrayée puis suivie d'importantes réductions".., a annoncé la chancelière.