Stocamine: la fermeture du site se fait attendre
Stocamine, filiale à 100% des Mines de potasse d'Alsace (MDPA) a stocké 44 000 tonnes de déchet ultimes entre 1999 et 2002. Son activité a cessé en septembre 2002, après un incendie de plus de deux mois au cours duquel une centaine de salariés ont été exposés à des fumées toxiques. L'affaire ne s'arrête pas là,car le sort des déchets, toujours stockés dans le centre, n'est pas encore décidé. Il existe de nombreux dangers à les extraire (par exemple, qu'en faire?) mais il en existe aussi à ne rien faire. En attendant, les galeries et les équipements vieillissent, ce qui engendrent de forts coûts d'entretien.
Un rapport, commandé en 2008 par le ministre de l'Ecologie, daté du mois de juin, a été mis en ligne mardi par le journal d'Alsace. Ce dernier examine la solution d'une récupération totale ou partielle des déchets, et celle de leur confinement à durée illimitée. L'ingénieur général des mines Marc Caffet et l'ingénieur en chef des mines Bruno Sauvalle, les auteurs du rapport, déclarent que "le massif de sel (...) s'est déjà refermé sur les colis de déchets stockés dans les galeries souterraines, rendant très délicate et vraisemblablement dangereuse leur extraction". Le temps est donc compté. Ils ajoutent que "le choix du confinement définitif conduirait pour sa part à un ennoyage (submersion du site) à horizon de 100 à 150 ans" et "à un risque de remontée par les puits d'éléments dangereux, à un horizon encore plus lointain (estimée à environ 600 ans après l'ennoyage)". La technique n'est donc pas sans risque, car cette remontée pourrait contaminer l'eau de la nappe phréatique, qui est utilisée pour la consommation courante. La pollution a donc déjà commencé.
Pourtant, des solutions existent. Les auteurs du rapport recommandent la recherche d'une "solution qui s'efforcerait de déstocker en toute sécurité le maximum de colis (...) tout en prévoyant les mesures pour maîtriser le potentiel de pollution résiduel de ceux qui ne pourraient pas l'être". Plus facile à dire qu'à faire, car apparemment cette solution est déjà évoquée depuis plusieurs années par la CLIS. Pour son porte-parole, Yann Flory, le rapport "reconnaît ce que nous disions depuis des années, à savoir que le stockage comportait des risques". L'urgence du déstockage est donc entièrement mise à jour, afin de ne pas laisser aux générations futures le soin de résoudre le problème épineux de ces déchets ultimes. La CLIS doit se réunir jeudi 16 septembre, ce qui constitue la première étape du processus de concertation préalable à le fermeture du site.
Pour plus d'information sur le sujet, veuillez lire nos articles "Stocamine n'a pas bonne mine" et "Le feuilleton Stocamine toucherait-il à sa fin?".