Stocamine n’a pas bonne mine
Pour l'heure, ce n'est pas gagné. Mais les dirigeants de la société ne lâchent pas l'affaire : à la suite d’une pollution accidentelle, le site et la société exploitante sont passés en justice. Condamnée, la société Stocamine a fait appel : nouvel épisode du procès sur les déchets ultimes…
Pour organiser leur défense au mieux, Stocamine et les Mines de potasse d’Alsace (MDPA) ont fait appel à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) en lui confiant la mission d'analyser le stockage souterrain des déchets industriels ultimes de la mine Amélie, basée dans le Haut-Rhin. Tel était la feuille de route de septembre.
A l’issue de son travail d'investigation, d'analyse et d'évaluation, l’Ineris proposera une solution de traitement et de fermeture d’ici fin 2010, pouvant aller de «la sécurisation des déchets sur site par travaux de confinement» à la récupération partielle ou totale des déchets dont, il est question. Des analyses complémentaires quant au comportement mécanique du stockage, qui seront aussi relatifs à l’impact environnemental et sanitaire du devenir de ces déchets seront mises en oeuvre.
Cette affaire qui n'est déjà pas simple se corse avec la mise en liquidation judiciaire le 1er janvier 2009 des MDPA, dont Stocamine est la filiale à 100%. Sauf qu'on entend quand même «gérer de manière optimale le devenir du stockage souterrain de déchets industriels situé dans la mine».
A partir de février 1999, ce sont 44 000 tonnes de déchets industriels ultimes qui ont été stockées à 500 mètres sous terre dans les anciennes mines de potasse jusqu’à ce qu’un incendie se déclare en septembre 2002 pendant plus de deux mois au cours desquels une centaine de salariés ont été exposés à des fumées toxiques.
A la suite de quoi, Stocamine a été mise en examen en décembre 2004, et ce pour avoir violé une «obligation particulière de sécurité ou de prudence» imposée par l'arrêté préfectoral de constitution de Stocamine de février 1997, et «exposé délibérément autrui à un risque de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente».
Après un feuilleton judiciaire à nombreux rebondissements, l’ex-directeur de Stocamine Patrice Dadaux a été, en avril dernier, condamné en appel à Colmar à une amende de 5 000 euros pour sa responsabilité dans cet incendie.