Stockage et valorisation des déchets : en progrès!
Aujourd'hui, la plupart des centres de stockage (de classe II pour les déchets ménagers et assimilés) sont des sites isolés du sol par des géomembranes et hautement contrôlés, où les effluents gazeux (biogaz) et liquides (lixiviats) générés par les déchets sont captés et gérés de façon à minimiser les impacts sur l'environnement. L'image d'Epinal de "la grande fosse où l'on déverse des ordures" a ainsi pris un sérieux coup de vieux...
Le biogaz, qui contient du méthane, est brûlé : cela permet d'éviter son rejet dans l'air et l'effet de serre associé (le méthane a en effet un pouvoir de réchauffement de 21 équivalents CO2), et ainsi d'émettre à la place du CO2 d'origine biomasse, non comptabilisé dans les bilans "effet de serre".
Pour un peu plus d'un tiers des tonnages, la combustion du biogaz s'accompagne d'une valorisation de l'énergie produite, ce qui permet d'éviter des émissions de GES. Sinon, on parle simplement de "brûlage en torchère".
La question de la prise en compte de la séquestration du carbone est très importante pour les centres de stockage, où une grande quantité de carbone est potentiellement piégée. De grandes incertitudes accompagnent le calcul du taux de carbone séquestré par tonne de déchets ménagers et assimilés enfouie ; il convient donc d'être très prudent avec les résultats obtenus. Le facteur ici retenu est celui utilisé dans l'étude "Options de gestion des déchets et changement climatique", menée en 2001 par AEA Technology pour la Commission européenne. Cette étude considère qu'environ 50% du carbone biomasse enfoui est séquestré, ce qui correspond à 286 kg de CO2 par tonne enfouie, en considérant une composition des déchets moyenne européenne.
Les fuites de méthane sur les sites de production représentent 97% de l'ensemble des émissions générées. Ces fuites sont en constante diminution, à mesure que les centres de stockage utilisent des technologies de plus en plus performantes. Illustration de cet état de fait : en 2004, 86% des déchets enfouis l'ont été dans des sites captant le biogaz ; en comparaison, seulement 26% l'étaient en 1990.
La valorisation énergétique du biogaz (pour 36% de tonnage en 2004) a permis de produire 230 GWh d'électricité, et 40 GWh de chaleur : cela correspond à plus de 140 000 d'émissions de CO2 évitées.