Suez met le cap sur de nécessaires économies
Les résultats sont un peu en deçà des prévisions, tant il est vrai que ce premier semestre est en demi-teinte, de l'aveu du directeur général, mais le management confirme ses objectifs 2016 : Jean-Louis Chaussade est conscient que les objectifs fixés sont ambitieux ; il a décidé d'accroître de 30 millions d'euros le programme d'optimisation des coûts actuellement déployé, pour le porter à 180 millions cette année.
Dans ce contexte (marqué notamment par les prix bas des matières premières qui affectent les opérateurs du recyclage, tandis que l'autre branche majeure du groupe, l'eau, a souffert d'une «climatologie inhabituelle», avec des inondations en France, et au Chili), il est clair qu'il « nous faut réagir fermement et immédiatement pour atteindre nos objectifs » : engagé depuis plusieurs années dans une réorganisation interne, l'unification des marques sous une bannière unique, "Suez", à laquelle s'est ajouté un programme de réduction de coûts baptisé "Compass", doit permettre au groupe d'aller plus avant...
Il sera question aussi, de « renforcer la maîtrise des investissements, en particulier en France, et aussi le contrôle de la dette », et d'accélérer « la transformation pour rendre le groupe plus intégré, plus agile, plus performant pour saisir toutes les opportunités de développement ».
Des mesures seront par ailleurs annoncées au cours du 3ème trimestre, suite aux discussions qui se sont tenues avec les organisations du personnel, lesquelles ont été initiées en juin...
Les annonces de Jean Louis Chaussade ne sont pas restées sans effet sur la bourse : sur les marchés, l'action Suez prenait 2,36% dans le courant de la matinée.
Pour ce qui est spécifiquement du département valorisation et recyclage, Suez subit comme tout le monde, les prix bas des matières premières et de l'énergie au cours de la période. De ce fait, la division Recyclage & valorisation Europe affiche un chiffre d’affaires de 3 129 m€, en repli organique de -1,1%. La performance a continué d’être affectée par un important effet prix négatif sur les matières premières secondaires (notamment les métaux ferreux en baisse de -23% sur un an et le PET -11%) et l’énergie, portant majoritairement sur le premier trimestre ; ajusté de cet effet, le chiffre d’affaires est en croissance organique de +1,6%. Les volumes traités ont progressé de +0,7%, bénéficiant principalement de tonnages supplémentaires en France au cours du deuxième trimestre. La baisse des volumes stockés a été plus que compensée par la progression des volumes recyclés, aussi bien en France qu’au Royaume-Uni, ainsi que par la hausse de 5,2% des volumes de déchets dangereux. Par zone géographique, la variation organique est de +7,3% au Royaume-Uni et Scandinavie, +1,7% en Europe Centrale, +0,8% dans la zone Benelux et Allemagne et -3,7% en France.
L’EBIT de la division Recyclage & valorisation Europe ressort à 136 m€ ; il est en retrait organique de 11 millions d’euros, conséquence de l'effet de la baisse des prix de l’électricité (-16 m€), partiellement compensé par la bonne performance des activités au Royaume-Uni.
Cette division « a généré 32 m€ d’économies Compass sur le semestre ».
La division International enregistre au 30 juin 2016 un chiffre d’affaires de 2 006 m€, soit une croissance organique de +11,6%.
L’Asie enregistre une croissance de +59,5% (+96m€) en organique liée principalement à la très nette croissance des volumes de déchets traités à Hong Kong, suite à des gains de parts de marché significatifs, ainsi qu’à la mise en vigueur de nouveaux contrats d’équipements dans l’eau et de construction en Chine dans les déchets dangereux.
La zone Afrique/Moyen-Orient/Inde est en forte progression organique de +14,3% (+65m€), reflétant principalement le développement des activités au Moyen-Orient où plusieurs contrats de construction génèrent des revenus additionnels, comme celui de Doha West (Qatar) ou encore de Mirfa (Abu Dhabi). Le Groupe s’est par ailleurs renforcé dans l’eau industrielle en Inde à travers l’acquisition d’une participation majoritaire dans la société Driplex.
L’Australie est en croissance organique de +7,8% (+38 m€) avec la très nette augmentation des volumes de déchets traités grâce à de nouveaux contrats de remédiation des sols et des hausses de prix contractuelles sur les différents segments.
L’Amérique du Nord progresse de +3,8% (+16 m€) à change et périmètre constants. Le Groupe a enregistré des hausses de tarifs, notamment dans la région de New York, les Etats du New Jersey et de Pennsylvanie, auxquelles s’ajoutent une croissance des volumes d’eau vendus.
La zone Europe/LatAm affiche un repli organique de 1,4% (-4 m€), résultant de moindres mises en vigueur de contrats en Europe. Le carnet de commandes des activités de construction s’élève à 1,3Md€, en forte augmentation de +9,7% par rapport au 30 juin 2015.
L’EBIT de la division ressort à 254m€, ce qui représente une croissance organique de 14,5%. Une reprise de provision de 36m€ a été enregistrée au deuxième trimestre dans le cadre de la création de Derun Environment intervenue au deuxième semestre 2015 ; celle-ci a été traitée en effet périmètre. Ce segment International a généré 21m€ d’économies Compass sur le semestre.