Suez : un résultat net annuel en baisse Le géant de la gestion de l'eau et des déchets annonce pour 2017 un chiffre d’affaires de 15.871 M€, en progression de +549 M€ par rapport à l’exercice 2016 (soit +4,1% à change constant). L’EBITDA s’élève à 2.641 M€, en variation brute de -0,4% (-10 M€) et stable à change constant. L’EBIT atteint 1.284 M€, stable d’une année sur l’autre (+0,2%, +2 M€) et en croissance de +0,6% à change constant. Le bénéfice net du Groupe s'établit à 302 M€ pour 2017, en baisse de -28,1% (420 M€ en 2016), à la suite de l’acquisition de GE Water et d’un plan de départs volontaires en France. Compte tenu de ces performances, Suez proposera à l'Assemblée Générale des actionnaires du 17 mai prochain un dividende de 0,65 euros par action au titre de l'exercice 2017...
Commentant ces résultats, Jean-Louis Chaussade (Directeur Général du Groupe) a annoncé le lancement d'un plan d'actions : "L’objectif est d’accroître notre dynamique de croissance et notre profitabilité. Il comprend l’accélération de la transformation et de la réduction des coûts, en particulier en Espagne et en France, pays dans lequel nous chercherons à accroître les synergies entre les métiers de l’eau et de recyclage et valorisation. A l’international, des moyens supplémentaires seront mis en œuvre pour accélérer notre développement".
Le chiffre d’affaires de la division Eau Europe ressort à 4.680 M€, en croissance organique de +1%. La France enregistre une activité en croissance organique de +1% (+24 M€). Les volumes d’eau vendus ressortent en hausse de +0,6% par rapport à fin 2016, tandis que les indexations tarifaires stables (+0,4%) correspondent au contexte d’absence d’inflation. La contribution des activités de construction s’est accélérée au dernier trimestre. Le chiffre d’affaires en Espagne affiche une décroissance organique de -1,2% (-20 M€). L’application du nouveau tarif à Barcelone, entré en vigueur fin 2016, a été partiellement compensée par des volumes d’eau vendus en progression (+1,2%) grâce à des conditions climatiques estivales favorables, et un environnement économique plus dynamique. L’activité du segment Amérique Latine est en croissance organique soutenue de +5,3% (+42 M€). Le segment a bénéficié d’un accroissement des volumes de +1,1% au Chili et de hausses de tarifs plus modérées, compte tenu de la moindre inflation (+0,9%).
L’EBIT de la division atteint 516 M€ en repli organique de 7,6%, conséquence de l'impact négatif de l'inertie tarifaire induite par un contexte faiblement inflationniste en Europe entraînant un pincement des marges, et de l’accroissement des dépenses en Espagne dans un contexte d’incertitude politique renforcée (-15 M€).
La division Recyclage et Valorisation Europe affiche un chiffre d’affaires de 6.165 M€, en croissance organique de +3,1%. Les volumes traités ressortent quant à eux en augmentation de +1,4%, en progression par rapport à +0,4% à fin septembre. La performance a aussi été tirée par un important effet prix positif sur les matières premières secondaires, notamment les métaux ferreux et le papier dont les prix moyens se sont accrus respectivement de +42% et de +7% par rapport à 2016.
Par zone géographique, la variation organique du chiffre d’affaires est de +5,3% en France, +2,5% dans la zone Benelux/Allemagne, +1,6% en Suède et de -3,1% au Royaume-Uni à cause d'un effet construction défavorable, sans rapport avec l’évolution des volumes. Le segment Industrial Waste Specialties est, quant à lui, en croissance organique de +4,8% grâce à une bonne dynamique commerciale auprès des grands clients industriels.
L’EBIT de la division ressort à 303 M€ ; il est en progression organique de 19 M€, soit +6,4%. Cette performance confirme l’amélioration de la dynamique opérationnelle et est soutenue par la meilleure tenue des prix de l’électricité par rapport à la même période l’an dernier.
La division International enregistre en 2017 un chiffre d’affaires de 3.952 M€, en croissance organique de +0,9% (+37 M€), résultant des tendances suivantes :
la stabilité de la zone Afrique/Moyen-Orient/Inde (+0,2% ; +2 M€), la hausse des revenus d'électricité de Lydec au Maroc et la contribution de la construction de l’extension de l’usine de production d’eau potable Kelani Right Bank près de la capitale Colombo au Sri Lanka ayant été compensées par la moindre contribution de plusieurs contrats de construction au Moyen-Orient ;
le dynamisme de la zone Italie et Europe Centrale qui progresse de +13% (+48 M€) avec la mise en service de l'unité de valorisation énergétique (UVE) de Poznan (voir notre article) et la bonne dynamique des activités en République Tchèque, tant dans l’eau que les déchets ;
la croissance en Australie de +3,2% (+31 M€), tirée en partie par la hausse des volumes de déchets traités et collectés (+3%) et aussi par l’augmentation des volumes d’eau vendus ;
la décroissance de -4,6% en Amérique du Nord (-46 M€), en raison principalement de la baisse des volumes d'eau vendus suite à une météorologie estivale très défavorable (-4%) et de la fin des contrats d'Indianapolis et de Jacksonville ;
la stabilité en Asie à +0,3% (+1 M€), expliquée par la fin d'importants contrats de fourniture d'équipement de l'an passé.
L’EBIT de la division s’établit à 557 M€, en croissance organique de +1% (+6 M€), en dépit des coûts associés à la décision de mettre un terme à 2 contrats de services dans la zone Afrique/MoyenOrient/Inde, suite à des difficultés opérationnelles.
Enfin, la nouvelle division WT&S (Water Technologies & Solutions) a bénéficié en 2017 de la première consolidation de GE Water à partir du quatrième trimestre dont la contribution ressort à 510 M€ de chiffre d’affaires et 52 M€ d’EBIT. L’établissement du bilan d’ouverture de WT&S sera finalisé d’ici le 30 juin 2018. Il donnera lieu, comme attendu, à une charge d’amortissement complémentaire, y compris sur le quatrième trimestre 2017 puisque l’acquisition est intervenue le 1er octobre 2017.