Suisse: Coup de pouce fiscal en faveur des biocarburants

Le 14/10/2004 à 16:22  

Suisse: Coup de pouce fiscal en faveur des biocarburants

Récolte de betteraves Alors que la France a été longtemps le leader européen des biocarburants avec ses deux filières éthanol et biodiésel, elle est distancée aujourd'hui par l'Allemagne et l'Espagne qui se sont dotées de nouvelles capacités de production. Malgré des freins réglementaires, économiques ou techniques, les français sont conscients que ce secteur économique est prometteur. (voir notre article: Biocarburants: Un bel avenir en perspective ? , voir aussi encadré ci-dessous )...

En Suisse, selon le site de l'agriculture suisse dès 2005, "les voitures helvétiques pourront rouler aux déchets agricoles". En effet, afin de rendre compétitive la filière des biocarburants, notamment le bioéthanol d'Alcosuisse , le Département fédéral des finances va détaxer le bioéthanol produit en Suisse. Cette détaxe de 73,1 centimes/litre devrait rendre le bioéthanol compétitif avec les carburants traditionnels.
Cela concerne un projet pilote d'une production de 4 millions de litres afin de produire 80 millions de litres de carburant. Celui-ci sera constitué de 5% de bioéthanol et de 95% d'essence. Son nom sera essEnce5.

Alcosuisse envisage une production à grande échelle d'ici deux à trois ans à partir des déchets et des surplus agricoles.

Pour en savoir plus: Rapport d'Alcosuisse

- Extrait d'un interview de Serge Lepeltier accordé à Radio Classique en juin 2004 -

H. Lauret : Mais voilà vingt ans, grosso modo, qu’on en parle de ce carburant agricole, et puis on a l’impression qu’il y a des querelles de chapelle, il y a en tout cas des querelles d’intérêt, des conflits d’intérêt assez sérieux. Pourquoi n’est ?on pas capable de développer véritablement ? Parce que cela coûte trop cher ? "

S. Lepeltier : "C’est surtout une question de coût. Le biocarburant est beaucoup plus cher dans sa production que ne l’est l’achat de pétrole, donc il faut que nous prenions conscience de cette nécessité, que nous acceptions un effort financier. Et à chaque chose, malheur est bon, la hausse du prix du pétrole va, à l’évidence, rendre plus compétitifs les biocarburants. Mais dans tous les cas, il faut, comme nous nous y sommes engagés sur le plan européen, que nous introduisions des biocarburants dans l’essence et dans le diesel."