Suisse : la consigne du PET n'est pas à l'ordre du jour...
Pas de panique : les bouteilles en PET ne sont pas susceptibles d'être consignées ; du moins pour le moment.... de fait le taux de recyclage du PET a augmenté de trois points en 2004 selon la statistique des emballages pour boissons, et n’est plus qu’à moins d’un point de l’objectif légal de 75 %... Il faut dire que la Suisse a pris des mesures efficaces...
Cette amélioration est due aux efforts de l’association de recyclage du PET et des organisations de villes et de communes. L’OFEFP, Office fédéral de l'environnement, des forêts et des paysages renonce donc provisoirement à proposer au DETEC d’introduire une consigne sur les bouteilles en PET. La collecte du verre d'emballage et des canettes en aluminium maintiennent leurs bons scores et bénéficient toujours d'un taux de recyclage élevé.
L’ordonnance sur les emballages pour boissons (OEB) exige que trois quarts des bouteilles pour boissons en verre et en PET ainsi que des canettes en aluminium soient collectées et valorisées. Pour le verre, ce taux minimal de recyclage de 75 % a encore été plus qu’atteint en 2004 (95 %). Les prescriptions de l’OEB ont également été bien respectées pour les canettes en aluminium (88 %). Pour les bouteilles en PET, l’objectif n’est pas encore atteint en 2004 (74 %), mais l’écart est très faible. Le taux de recyclage a augmenté de trois points, la tendance est clairement à la hausse. Les membres de l’association PET-Recycling Suisse (PRS), à laquelle sont affiliés quelque 85 % des vendeurs de boissons de Suisse, ont à nouveau nettement dépassé le taux minimal l’année dernière (78 %). Toutefois, comme les années précédentes, le taux global baisse en raison des 15 % de commerçants n’appartenant pas à PRS, qui sont connus pour reprendre nettement moins de bouteilles en PET que les membres de PRS.
Le taux de recyclage ayant été insuffisant en 2002, l’association PRS et l’OFEFP ont pris, dès l’été 2003, de nombreuses mesures visant à améliorer la reprise des bouteilles en PET. Les boutiques des stations-service, les kiosques et les commerces des gares ont notamment été priés d’installer des points de collecte supplémentaires. On en compte plus de 4400 nouveaux dans des magasins, des entreprises et des lieux fréquentés dans le cadre des loisirs. Ces mesures n’avaient pas pu déployer tous leurs effets en 2003: le taux de recyclage de 71 % était encore bien inférieur à l’objectif. Mais leur efficacité ressort clairement des chiffres pour 2004. L’association PRS a redoublé d’efforts au premier semestre 2005 en développant la collecte des bouteilles en PET dans les grandes gares, dans les écoles et dans une chaîne de restauration rapide. On peut s’attendre à ce que le taux de recyclage continue d’augmenter et à ce que l’objectif de 75 % soit atteint cette année.
Selon l’OEB, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) peut introduire une consigne si le taux de recyclage n’est pas atteint. Au début de l’année, l’OFEFP a demandé une étude sur les effets que pourrait avoir une consigne sur les acteurs du marché suisse des boissons. Toutefois, vu l’augmentation du taux de recyclage, le faible écart par rapport à l’objectif, les perspectives optimistes et les inconvénients liés à une consigne, l’OFEFP préfère continuer à miser sur des mesures visant à accroître l’efficacité de la collecte du PET.
Si le financement de la collecte de PET devait être menacé par les commerçants qui ne rejoignent pas volontairement le système, l’OFEFP envisage d’introduire d’abord une taxe d’élimination anticipée (TEA), comme le prévoit la loi sur la protection de l’environnement.