Suisse : l'administration fédérale consomme moins de papier recyclé
C'est ce qu'indiquerait le quatrième rapport sur l'environnement de l'administration fédérale qui va paraître dans quelques jours. En 1998, le pourcentage de ce type de papier utilisé dans les photocopieurs et les imprimantes était de 51 pour cent, alors qu’il n’était plus que de 33 pour cent en 2004. Il s'agit d'un mauvais résultat d'autant plus que le Conseil fédéral s'était engagé à encourager la consommation des produits écologiques...
L'administration fédérale devrait utiliser au moins 60% de papier recyclé et 20% de papier de fibres fraîches, réclament dans un communiqué l'action "foretsanciennes.ch" de Greenpeace et du Fonds Bruno Manser ainsi que l'Association suisse pour la promotion du papier plus écologique et de l'écologie de bureau (FUPS).
Mais, si Berne se fait tirer l'oreille, l'administration et les écoles du canton de Bâle-Campagne sont en revanche salués, car ils utilisent exclusivement du papier recyclé. En même temps, les organisations écologiques ne manquent pas de souligner que l'administration fédérale connaît depuis longtemps les atouts économiques et écologiques du papier recyclé.
En 1999, le programme de gestion des ressources et de management environnemental de l'administration fédérale (RUMBA) a été lancé avec l'objectif de diminuer la charge environnementale, d'utiliser les ressources de manière efficace et de réduire les coûts. «La Confédération souhaite montrer l'exemple», relevait le rapport environnemental 2001. Une augmentation de l'utilisation du papier recyclé est un des points cardinaux du programme. Dans sa «stratégie 2002 pour le développement durable», le Conseil fédéral préconise l'introduction d'une politique intégrée des produits (PIP); en collaboration avec le secteur privé, les pouvoirs publics doivent encourager la demande de produits correspondant à des critères élevés aux plans économique, écologique et social.
Pourtant, malgré le recul de la proportion de papier recyclé, le Conseil fédéral n'exige aucune mise en œuvre cohérente de ses prescriptions à l’échelon des offices affirme le représentant de Greenpeace. Au contraire, il adapte continuellement ses objectifs à la baisse. Le rapport RUMBA 2005 ne demande plus qu'une augmentation annuelle de la part de papier recyclé, sans formuler de but concret. De plus le Conseil fédéral rejette les demandes issues du Parlement visant à fixer la part de papier recyclé à 40 pour cent, argumentant qu'il ne souhaite pas fixer de quotas. À ses yeux, l'introduction de RUMBA à elle seule devrait permettre d'atteindre l'objectif dans les offices fédéraux. Au vu de la situation actuelle, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il y a eu erreur d'estimation.
Au Département fédéral de l'environnement, on réserve les réactions et les explications à la sortie du rapport dans quelques semaines, a indiqué à l'ATS André Simonazzi, porte-parole du DETEC.