Syctom : une nouvelle baisse des tonnages collectés
En 2012, les 5,7 millions d’habitants des 84 communes du Syctom de l'Agglomération parisienne ont produit 2 322 491 tonnes de déchets (collectes sélectives, objets encombrants et ordures ménagères résiduelles), contre 2 384 835 tonnes en 2011, soit une baisse globale de -2,6% (-62 344 tonnes). La plus forte baisse enregistrée est celle des objets encombrants, avec -11,31% (soit 21 381 tonnes en moins). Les ordures ménagères résiduelles diminuent de -1,98% (-39 740 tonnes), tandis que les collectes sélectives se stabilisent en léger reflux à -0,84%, soit 1 461 tonnes en moins. La crise produit ses effets sur la production de déchets...
"La production de déchets ménagers sur le territoire du Syctom semble résolument engagée dans une tendance à la baisse, durable et régulière depuis plusieurs années (-0,9% par an en moyenne), en dépit d’une population en croissance. Si le contexte économique et social influe nécessairement sur le niveau de consommation, cette évolution est aussi le résultat des investissements en faveur de la réduction des déchets", selon François Dagnaud, Président du Syndicat.
La tendance baissière amorcée avec la crise de 2008 (visible dès 2010) se prolonge donc en 2012. La crise aurait-elle eu des effets pédagogiques ? Peut-être bien : le Syctom se dit convaincu que la crise a généré de nouvelles pratiques quotidiennes de consommation, de gestion des biens et d’une prise de conscience collective. Avec une baisse de -6% depuis 2008, on se rapproche ainsi aujourd’hui des objectifs fixés par le Grenelle Environnement. Quant aux collectes sélectives, malgré le contexte actuel, elles font mieux que résister et se maintiennent autour de 30,1 kg/habitant (contre 30,6 kg/habitant en 2011), signe que le geste de tri est entré durablement dans le quotidien des habitants (voir notre article).
En tenant compte de la contribution du Syctom au budget de l’Ademe via la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes), les actions en faveur de la prévention des déchets s’élèveront à près de 10,5 millions d’euros en 2013. "Investir dans la prévention aujourd’hui, lutter contre le gaspillage alimentaire, détourner à la source des déchets organiques par le compostage individuel, en pied d’immeuble, favoriser l’éco-conception des produits par les entreprises, c’est avoir moins de déchets à traiter demain, et donc de nouveaux équipements de traitement plus petits, moins coûteux. Mais ce sont également autant de déchets qui ne seront plus enfouis chez nos voisins en grande couronne, situation à laquelle il est temps de mettre fin", ajoute M. Dagnaud.
A titre d'exemple, le Syctom et les collectivités locales de la métropole souhaitent promouvoir une nouvelle génération du recyclage, en donnant une seconde vie aux biodéchets (déchets de cuisine et de jardin représentant toujours 30% des poubelles). Selon l'Ademe, la quantité de déchets organiques produite par un foyer pouvant être détournée de la poubelle à ordures ménagères, est estimée à 40 kg par personne et par an. Les intérêts sont multiples : réduire la quantité de déchets mis à la poubelle, économiser les coûts de traitement des déchets, respecter l’environnement en produisant un compost naturel évitant l’utilisation d’engrais chimiques... Le Syctom aide activement ses collectivités adhérentes à développer le compostage domestique sur leur territoire. Ainsi, dans le cadre de l’opération "50 000 composteurs en 2014", le Syndicat compte actuellement près de 27 000 composteurs sur son territoire (voir notre dépêche).