Tarn : Occitanis sature ? Et après ?
Graulhet : à la fin de cette année, le centre de traitement des déchets ultimes opérationnel depuis 2002, dénommé « Occitanis » flirtera avec les 50 000 tonnes réceptionnées. Le max autorisé est atteint. Cette décharge a pour particularité d'accueillir les déchets ne pouvant pas être stockés dans des CET classiques, à savoir des déchets issus de l’incinération, mais aussi des terres souillées par des polluants de toutes sortes. Si au départ, il a suscité méfiance et défiance, on a fini par s'y habituer. Il n'en demeure pas moins qu'il est temps de s'interroger sur ce qu'il va advenir, puisque normalement, très bientôt, il ne pourra plus recevoir quoi que ce soit. Claude Fita, maire de Graulhet, recevait il y a peu de temps, la visite de la préfecture...
Il y a quelques années, France Nature Environnement avait attaqué la décision du préfet qui autorisait l'extension de « la zone d’action de la société à des régions autres que Midi-Pyrénées et augmentait d'autant, la capacité de stockage du site » ce qui avait pour conséquence immédiate de réduire la durée de vie du site. On ne s'étendra pas sur le courroux de la Région qui, bien évidemment, avait déjà défini les paramètres du plan de gestion de ces déchets en fonction des données du moment. Avec une conclusion : avoir répondu à ses obligations en temps et en heure, pénalisait la Région, ce qui mettait en valeur une sorte de « n'importe quoi »...
Le tribunal administratif a satisfait les revendications de l’association de protection de l'environnement au début de cette année avec pour conséquence, la revoyure de la capacité de stockage, ramenée à 30 000 tonnes annuelles par an, laquelle ne tient absolument pas compte de la réalité du terrain et surtout, de son tissus industriel : les entreprises de Midi-Pyrénées et des régions limitrophes produisent près de 105 000 tonnes de déchets ultimes par an (données fournies par l’Ordimip). La question bébête qui s'en suit est : où mettre ces déchets ?
Dans ce contexte, le directeur général d’Occitanis,Thierry Gosset a tiré la sonnette de la préfecture : le seuil nouvellement admis étant atteint, que fait-on ? On ferme la porte ou on outrepasse la décision du tribunal ? La préfète, ayant bien compris le dilemme, a pris un arrêté pour répondre à l'urgence de la situation, lequel document permet de revenir aux 50 000 tonnes/an, non sans avoir échangé avec France Nature Environnement.
Occitanis se pose désormais en partisan du principe de proximité pour ce qui touche à la gestion des déchets et l'exploitation du centre est autorisée jusqu’en 2025. Dans la mesure où il est toujours extrèmement compliquéé de trouver de nouveaux sites... il se pourrrait que sa durée de vie ne soit pas obsolète à cette date.