Tata Steel casse la tirelire et s'offre Corus

Le 31/01/2007 à 19:17  

Tata Steel casse la tirelire et s'offre Corus

Tirelire cassée Au mois de décembre Tata Steel valorisait le groupe Corus à 4,3 milliards de livres. Aujourd'hui, le groupe sidérurgiste indien l'emporte contre son adversaire brésilien CSN en acceptant une valorisation de 6,2 milliards de livres. Pour Ratan Tata, dirigeant du conglomérat indien, cette acquisition représente un "pas visionnaire qui a des répercussions très, très favorables pour Tata Steel ". Par contre, la réaction immédiate des marchés financiers, est une forte baisse ( jusqu'à plus de 10%) du titre en bourse à cause du niveau du prix d'acquisition...

En reprenant le groupe Corus, issu du rapprochement de British Steel et de Hoogovens, l'indien Tata Steel avale un concurrent presque quatre fois plus gros que lui et devient avec une production de 5 millions de tonnes par an le cinquième sidérurgiste mondial.

Cette acquisition confirme l'accroissement du rôle des industriels des pays émergents et de l'Inde dans la sidérurgie. Elle fait suite à la prise de contrôle d'Arcelor par Mittal.
On constate ainsi que la vision de l'industrie de l'acier en tant que métier a été ces dernières années et reste totalement différente selon les dirigeants. Simplement, lorsque certains gardent en mémoire la crise de surproduction de l'acier des années 70 qui a entraîné la consolidation du secteur, d'autres sont convaincus qu'il s'agit d'un métier d'avenir grâce à l'accroissement de la demande. Or jusqu'à présent, les faits donnent raison à ceux qui ont fait le pari de l'augmentation de la consommation au niveau mondial.

Les réactions indiennes à la prise de contrôle de Corus par Tata Steel illustrent bien cette confiance et cette vision de l'évolution économique : "Je crois que ce sera un premier pas qui assure que l'industrie indienne arrive à quitter les rives de l'Inde pour les marchés internationaux et devenir une actrice de la mondialisation" affirme Ratan Tata, patron du conglomérat Tata. Et le ministre du commerce et de l'industrie, Kamal Nath d'ajouter que cette acquisition est le "reflet de la force économique fondamentale de l'Inde."

Maintenant, certains prédisent que la prochaine crise de surproduction de l'acier n'est pêut-être pas si éloignée et ceci en partie à cause de l'excédent de production chinois. Mais, quand bien même cela serait le cas, la consolidation du secteur continuerait, et les restructurations des unités de production interviendraient avec une approche mondiale du marché.