Tesalys : une petite boîte qui a déjà tout d'une grande

Le 10/02/2015 à 18:14  
Tesalys : une petite boîte qui a déjà tout d'une grande
Elle n'a pas trois ans, est installée à Nailloux , non loin de Toulouse, Tesalys s’est spécialisée dans le traitement des déchets biomédicaux à risque infectieux. Avec une production française annuelle de 170 000 tonnes de ce type de déchets, dont plus de 80% sont éliminés par incinération, moyennant un coût de traitement compris entre 500 à 2 000 euros par tonne, il devient intéressant de se pencher sur la solution made in France, proposée par l’entreprise dirigée par Miquel Lozano, qui a tout pour plaire : elle évite l’incinérateur, mais avant cela le stockage, les collectes spécifiques, le transport, nécessairement coûteux, et vient d’être primée…
La jeune société conçoit, fabrique et commercialise des équipements inédits, permettant le traitement des déchets à risque infectieux produits par les établissements de santé et de recherche, et ce à coût maitrisé : de fait, elle a mis au point conçu le 1er système de traitement des déchets médicaux et biomédicaux permettant d’éliminer les risques infectieux à la source.

 Appelées Steriplus, ces solutions sont destinées aux hôpitaux, cliniques, laboratoires d’analyses médicales ou de recherche, et aux centres d’hémodialyse. En à peine deux ans, la structure toulousaine a séduit des marchés, asiatiques, moyen-orientaux et africains (l’entreprise apporte en effet une solution de santé publique dans les pays en développement qui n'ont pas de filière d'élimination des déchets médicaux), avant d’ouvrir son capital à des investisseurs et de réaliser une levée de fonds d’un million d’euros avec la société de gestion Entrepreneur Venture (voir notre article). Cette étape devant lui permettre d’accélérer son développement (porter sa capacité annuelle de fabrication de 200 à 800 machines sur une période de cinq ans )… et donc, la commercialisation de ses équipements, qui constituent une alternative à l’incinération.

déchets biomédicaux Proposé en deux versions, l’une de 20 litres et la seconde de 40 litres, le Steriplus, qui présente la taille d’une machine à laver, met en oeuvre un broyage, ce qui réduit le volume des déchets, suivi d’une décontamination, à la source c’est à dire sur site, grâce à un traitement thermique (vapeur) à 135 °C, et ce, en 30 minutes environ.
Avant la naissance de Tesalys, il n’existait que deux entreprises dans le monde, positionnées sur ces marchés de déchets infectieux produits en petites quantités : « la première ne permet pas de traiter des déchets liquides, tandis que la seconde décontamine les déchets en utilisant un produit chimique », explique le dirigeant de la jeune structure, Miquel Lozano. Autant dire que ces produits made in France sont promis à de belles perspectives, puisqu’après la décontamination du Steriplus, les déchets sont assimilables à des ordures ménagères classiques.

 La société toulousaine s’est vue remettre, le 29 janvier dernier, le Grand Prix du concours Les Inn’Ovations, un prix décerné au meilleur projet toutes catégories confondues et doté de 50 000 €.
Ce concours régional récompense les projets innovants de Midi-Pyrénées dans tous les secteurs d’activité économique. Organisé par l’Agence régionale de l’innovation et du développement économique, il est financé par le Conseil Régional Midi-Pyrénées, l’Union Européenne et ses partenaires Airbus, BNP Paribas et EDF, avec le soutien de Toulouse Tech Transfer. Le Grand Prix du Jury qui a été unanimement décerné à Tesalys, est une nouveauté de cette édition 2015 destinée à récompenser le meilleur projet toutes catégories confondues.