d’implanter des conteneurs...
L’implantation des conteneurs dédiés à la collecte des textiles usagés n’est pas aussi simple qu’il y parait, ni aussi limpide qu’il se devrait…
Au nom de la solidarité, de nombreuses associations caritatives nous informent de leurs difficultés grandissantes à s’installer sur leurs territoires communaux, victimes semble-t-il de manœuvres visant à les exclure purement et simplement du champ d’actions, au bénéfice d' entreprises, qu'elles soient de l'économie sociale et solidaire ou de l'économie traditionnelle, avec lesquelles, certaines collectivités ont tissé des relations parfois anciennes…
Les appels d’offres sont parfois inexistants… Pire, puisque de simples accords verbaux font parfois l’affaire pour implanter ces conteneurs…
A la suite de quoi, et bien, puisqu’ils sont là... pourquoi en changer et travailler avec d’autres structures?...
Ces pratiques auraient–-elles pour vocation de biaiser les procédures figurant dans le code des marchés publics ? On peut se le demander.…
L’implantation sauvage de conteneurs, sans concertation, est d’autant plus regrettable que des aides économiques sont perçues par les mairies qui acceptent ces installations… lesquelles sont en provenance directe de l’éco-organisme en charge de la collecte du tri et du recyclage des textiles usagés en France, à savoir Eco-Tlc…
Ce sujet avait fait l’objet d’un débat dans le cadre du congrès annuel du Bureau International du Recyclage qui s'est tenu à Munich en octobre 2011.
Sans compter que dès 2008, les professionnels se sont inquiétés des dérives probables avec les craintes de scandales, émises notamment par les Allemands (voir Le système français mis à mal à l'International).
Il est regrettable d’avoir à constater que loin de s’enrayer, certains procédés continuent à se développer… au détriment des "petits" acteurs locaux, professionnels ou associatifs qui ne demandent pas mieux que de participer à l'augmentation du volume collecté en France.
Ainsi pour ne citer qu’un exemple, celui de La Croix-Rouge et des Handi-Gene, associations caritatives on ne peut plus connues (et reconnues), qui se disent victimes du Relais, depuis que ce dernier a installé ses 16 conteneurs sur le territoire de la ville de Moulins et sur la commune d’Yzeure (Sictom Nord Allier).
« On vient nous piller sur notre propre territoire. Non seulement, c'est injuste, mais ça nous met, en plus, en grand danger. Depuis quelques semaines, nous enregistrons des pertes considérables en textiles ! », regrette Isabelle Léger, trésorière de l'association Handi Gene, dans les colonnes de notre confrère La Montagne.
Lassées de voir leurs tonnages siphonnés de la sorte, les structures associatives locales ont donc récemment poussé un coup de gueule : le Sictom Nord-Allier qui avait donné son aval au Relais dans le cadre d’une convention signée en décembre dernier, promet le retrait de ces conteneurs dans un délai rapide, expliquant qu’il s’agissait de réduire les tonnages de textiles à destination de la décharge de Chézy et non de mettre à mal l'activité des associations installées dans la région.
En clair et pour faire court, les associations locales auront bigrement intérêt à mailler leur territoire de manière à collecter un maximum de déchets textiles afin d'éviter leur mise en décharge ; à défaut, cette bataille reprendrait et ferait gagner le Relais qui avait argumenté en ce sens : plus on donne, moins on jette, et moins on jette, moins on élimine. Or, pour des raisons évidentes, le Sictom a tout intérêt en effet, à préserver la longévité du centre d'enfouissement de Chézy...
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