Textiles : de Phil en fil…
Quatre cadres qui n’ont évidement pas les pieds dans le même sabot, font « tourner » l’entreprise sous la direction du boss ; et on va de l’avant, depuis des années, avec un métier : celui de collecter et de recycler…
La structure historique est née en 1998 : dédiée à l’insertion par l’emploi des personnes en difficulté, l’association A.G.B.I. (Association Gardoise au Bénéfice de l’Insertion) est établie dans le sud de la France. Le cœur de métier ciblé est d’entrée, les textiles : collecte, valorisation et recyclage des textiles usagés pour être plus précis.
Peu à peu, la professionnalisation de ces activités et des personnels qui y étaient formés a permis la constitution de la société Philtex & Recycling (membre de Federec depuis plusieurs années). Nous sommes en 2005.
« La structure dédiée à l’insertion existe toujours », nous confirme Bernard Sendra : « elle nous permet de recruter et de former des personnes qui seront ensuite embauchées en CDI par l’entreprise (…) C’est ainsi que nous sommes peu à peu passés de 40 à 70 collaborateurs (fin 2013), réparties sur nos trois structures.
Nous avons en effet, créé depuis lors, une filiale, appelée Le Hangar ; ce sont des magasins qui ont pour vocation de vendre ce qu’il est convenu d’appeler « la crème » (le best de ce qui est collecté, ndlr) à low cost », poursuit le responsable des relations institutionnelles. Pour l’heure, 6 unités. Bientôt 7. Fin 2013, tout laisse à penser que l’entreprise disposera de 5 centres de tri couplés avec les vestiaires (en sud Ardèche, au nord du Gard, Aix en Provence Marseille et Alès). Ces magasins permettent évidemment d’aider les personnes en difficultés ou ayant de faibles revenus, puisqu’elles y trouvent des articles de qualité à tarif démocratique.
Pilotée par Philippe Gadéa, qui a commencé sa vie professionnelle dans le BTP, avant de passer dans le secteur du recyclage, la jeune entité va de l’avant et fait son chemin : elle parvient à se faire connaitre, puis reconnaitre par un certain nombre de collectivités locales qui la choisissent pour implanter des conteneurs dédiés à la collecte des déchets textiles sur leur territoire.
« Nous avons passé 62 accords nationaux, puis près de 300 accords locaux (avec des petites et de plus grandes associations, telles qu'Emmaüs Sud-Est : voir notre article) et travaillons à ce jour avec près de 450 collectivités locales »… Aujourd’hui, ce sont près de 1000 colonnes de récupération textile siglées « Philtex » et le partenaire localement concerné, qui sont installées sous forme de points d’apport volontaire, dans les régions Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Provence-Alpes Côte d’Azur. A ceux là, s’ajoutent 500 colonnes implantées au Portugal. Au total, 30 tonnes de matières par jour sont ainsi récupérées…
« Nous opérons un tri qui nous assure l’approvisionnement en matières premières destinées à nos magasins, ce qui correspond à environ 15% des tonnages ; le reste est revendu, au prix du marché, à Provence TLC et à Sita qui opère en partenariat avec Soex, ces structures assurant un sur tri (selon 250 critères différents de tri des textiles). En d’autres termes, l’intégralité de nos collectes est traité dans l’Union Européenne », complète Bernard Sendra…
Tout dernièrement, c'est-à-dire il y a une quinzaine de jours, l’entreprise a été officiellement retenue par la communauté d’agglomération d’Alès qui compte environ 100 000 habitants : 60 conteneurs sont en cours d’implantation sur ce nouveau territoire sur lequel elle aura l’exclusivité.
Une bien belle manière de faire « sa rentrée »…
« Nos équipes de collecte travaillent conjointement avec les services techniques pour déterminer les emplacements des conteneurs en tenant compte des exigences et particularité de chaque ville ou entreprise », poursuit notre interlocuteur.
Et on travaille proprement, s’il vous plait : « les conteneurs sont entretenus à chaque ramassage, de la même manière que leurs alentours, ceci afin de donner une belle image du recyclage. C’est important pour les habitants concernés mais tout autant pour notre image de marque!», ajoute Bernard Sendra.
Cela dit, comme beaucoup d’autres entreprises du secteur, « Philtex est victime de petits actes de vandalisme sur ses colonnes, mais aussi de méfaits beaucoup plus graves avec des vols de collecte purs et simples (3 à 4%) ». Une enquête est en cours. Gare à ceux qui se feront prendre…
Cela n’empêche évidemment pas de continuer à « penser l’avenir ». C’est ainsi qu’en ce mois de septembre 2013, l’entreprise annonce une grande nouveauté : un nouveau conteneur, mis au point par un chaudronnier-soudeur, dont elle est propriétaire. Breveté et fabriqué en Europe, il se présente sous forme de Tee-Shirt. Très « parlant » en soi, esthétique, et collant au cœur du métier en lui donnant « un coup de jeune », il ne pourra que séduire les collectivités qui souhaiteront doper les collectes sélectives de textiles usagés…