Textiles : la consigne est en marche
Infini est un jean monomatière, éco-conçu : à la clé une recyclabilité assurée. Et pour être à peu près sur qu'il soit recyclé pour de vrai, il est consigné. Il fallait y penser... étant entendu que l'idée colle parfaitement à l'actualité consacrée au projet de de loi antigaspi.
Le montant de la consigné a été fixé à 20 euros ; dès lors que l'usager a assez de porter le jeand, ou que ce dernier est arrivé en fin de vie, il suffit de le renvoyer à la marque. Il est récupéré, broyé, retransformé en fils, puis en nouveau jeand. Le consommateur se fait rembourser le montant consigné, et peut, le cas échéant opter pour un modèle neuf, qui sera vendu au mêmes conditions.
L’une des moteurs de la marque 1083 est de relocaliser en France, chacune des étapesde la fabrication. D’où l'appellation, qui peu interpeller mais qui a sa raison d'être : la plus grande distance pouvant être parcourue en France d'un point A à un point B, c'est 1083 km. Ce qui souligne que le jean en question est produit à moins de 1083 bornes en lieu et place des dizaines de milliers de kilomètres pour une foultitude d'autres articles vestimentaires, dont les jeans, notamment.
Le fil qui est exploité pour fabriquer les jeans Infini, est issu de déchets plastiques recyclés (bouteilles et déchets marins) produit par Antex, une société basée en Espagne. Teints à Pont-de-Labeaume (Ardèche), tissés à Coublanc (Bourgogne), puis confectionnés à Marseille (Bouches du Rhône), ce qui en fait du jeand français, proposé en deux versions (ajustés ou souples), pour hommes et pour femmes, 100% polyester (boutons et étiquettes compris), ce qui assure un recyclage complet. Ce projet, financé par le biais d'une campagne de crowfunding lancée au début de cet été, a séduit le public : 847 préventes sont enregistrées, les livraisons de ces premières commandes débuteront en septembre. Ce n'est qu'un début ; la marque entend bien étoffer son offre dans un avenir proche...
Dans un registre complémentaire, après avoir relocalisé la ligne de production d’une usine centenaire en Normandie, il y a quatre ans, les deux amis d'enfance Olivier et Arthur, âgés de 27 et 25 ans, créateurs de la marque de prêt-à-porter pour homme AVN (Atelier de la Venise Normande) ont développé leur affaire, ancrée dans la slow fashion, avec comme ambition de créer un vestiaire masculin éthique, durable et transparent. Pour cela, ils ont fait le choix de travailler uniquement avec des ateliers de confection français, dans le but de contribuer à l’économie locale et d’assurer une fabrication de qualité.
Puis, ils ont décidé de relever le défi de lancer leur jeans 100% recyclé, lui aussi fabriqué en France. C'est chose faite. Un jeans confectionné dans une toile selvedge, uniquement constituée de matières recyclées, fabriquée en collaboration avec l’usine de tissage Candiani Denim, composée à 50% de fibres de coton recyclé (les fibres recyclées sont extraites des chutes de tissus de l’usine, collectées et re-tissées en fils localement) et 50% de fibres lyocell Refibra™, a vu le jour.
In fine, pas un gramme de coton brut dans ce jeans recyclé d'AVN, dont la toile est teintée à l'indigo naturel ce qui assure une sacrée économie d'eau : 22 litres seulement pour sa confection, contre 10 000 litres en moyenne, pour une jeans dit classique.