Textiles : Le Relais et Emmaüs (re)jouent la solidarité
Si cette plateforme créée en catimini, à généré des deniers, si elle a été installée dans un pays, Dubaï, qui n’est pas synonyme de précarité, ce qui a généré quelques remous et articles de presse (voir notamment Textiles : Le Relais et Emmaüs seraient-ils en bisbille?), les deux poids lourds que sont Emmaüs et Le Relais estiment qu’il est nécessaire de continuer à œuvrer ensemble, de poursuivre l'aventure commencée il y a des années, afin de rester leader dans le secteur de la collecte et la récupération des textiles usagés… Une belle histoire, des emplois (1000 postes créés en seulement quelques années), des contrats aidés et une activité connue du plus grand nombre en dépendent. Ce serait ballot en effet, de tout gâcher.
Pas question, donc, de répudier Le Relais qui restera dans la famille, sous la protection bienveillante et solidaire du grand frère Emmaüs. Certains trouveront la situation cocasse, tandis que d’autres s’en réjouiront. Nous ne rentrerons pas dans ce débat. Toujours est-il qu’il reste à gérer le problème de la fameuse plateforme paradisiaque qui traite 10% du textile collecté par le Relais… et fait office, depuis qu’on en parlé dans la presse grand public, de verrue brusquement apparue sur un corps sain, propre et net.
Il a donc été convenu que la plateforme de Sharjah cessera d’être alimentée avec pour objectif à terme, d’en terminer avec ses activités. Cela dit, il va de soi qu’on ne pouvait pas stopper net, le mode opératoire mis en place… Aussi, les deux parties ont opté pour une action « en douceur », visant la fermeture du site et le recentrage sur les valeurs traditionnelles de l’économie sociale et solidaire.
Il est donc fortement question de travailler ensemble afin de développer une capacité de tri supplémentaire dans notre pays, d’auditer la plateforme afin de valider la manière dont on a réparti le fruit financier résultant de cette activité à Dubaï (on ne peut que saluer la pudeur d’Emmaüs lorsqu’il s’agit de parler de l’argent gagné), tandis qu’Emmaüs France s’est engagé à opérer de manière plus étroite avec le Relais en participant davantage aux instances et réunions organisées par ce dernier.
De fait, une commission textile, composée d’élus et de permanents des deux structures, travaille depuis octobre, sur les questions stratégiques et politiques à mettre en oeuvre s’agissant de la récupération des déchets textiles en France. On l’aura compris, tout le monde est rabiboché puisqu’on est parvenu à confirmer le pacte de solidarité, sans pour autant avoir eu à contester la véracité des propos journalistiques ayant incriminé le Relais. Tout est bien qui finit bien, aux plus hauts niveaux des hiérarchies respectives, ce qui constitue une belle façon de commencer la nouvelle année... Sauf que sur le sol de France, les témoins sont nombreux pour certifier que l'entente est loin d'être cordiale.