Textiles : Morlaix collecte et recycle autrement
La communauté de Morlaix se lance dans un nouveau mode de collecte et de recyclage des déchets textiles, qui a été confié à l'entreprise d'insertion Retrilog, filière d'Emmaüs. Et Gilbert Plassart, vice-président de Morlaix Communauté, en charge de l'environnement de rappeler que « chaque année, environ 700 000 tonnes de textiles sont mises sur le marché, ce qui se traduit par 14 kg de déchets textiles par an et par Français. A l’échelle locale, jusqu’à récemment, sur notre territoire, ces déchets étaient collectés avec les ordures ménagères ou les encombrants dans les déchèteries ». Mais c’en est terminé…
« Dans le cadre de sa démarche globale sur la gestion des déchets, la communauté d'agglomération a souhaité mettre en place cette filière sur les vingt-huit communes de son territoire », explique l’élu. Après quelques loupés, dont celui de la Croix Rouge et de l'association Ti an Oll, il y a quelques années, et la volonté de diminuer les tonnages des déchets, l’agglomération a signé, le 29 janvier, une convention de partenariat avec la chaîne solidaire Retrilog, filière membre du réseau Emmaüs.
« L'entreprise de transport Retrilog, qui, par ce partenariat, crée un poste de chauffeur, alimentera l'autre entreprise d'insertion Retritex, basée à Pontivy (45 emplois), chargée du tri des collectes »…
In fine, 5 % de produits neufs sont revendus (fripe), tandis que 50 % sont acheminés vers l’Afrique. 20 % des textiles sont recyclés en écothermie, en fabriquant de la laine de textile, un isolant performant. 15 % seront incinérés. Et « 15 % au lieu des 100% d’hier, c’est super», se réjouit Gilbert Plassart.
Pour permettre à cette collecte de bien fonctionner, l'entreprise d'insertion Retrilog met en place sept conteneurs « d'apport volontaire de vêtements sur les différentes déchèteries de Morlaix ». Ces conteneurs sont estampillés Emmaüs-Le Relais.
A court terme, une quarantaine de conteneurs seront disponibles dans l'ensemble des déchèteries du territoire de Morlaix communauté, et sur quelques parkings de grandes surfaces « à des emplacements stratégiques pour assurer une collecte la plus satisfaisante possible ».
Le ramassage se fera en fonction du remplissage : le tout est en effet d’éviter les erreurs du passé. Quant aux associations caritatives traditionnelles du pays de Morlaix, qu'elles n'y voient pas de traîtrise ni un manque à gagner, toujours dommageable. « La Croix- Rouge, le Secours populaire, le Secours catholique et autres, poursuivront dans leur créneau de reprise de vêtements et de vente à petits prix, qui n'est pas notre rôle. Par contre on leur reprendra leur surplus », confirme Gilbert Plassart.