Textiles : un nouveau conteneur pour sophistiquer la collecte
« Agée » de 60 ans, l’entreprise n’envisage pas une seconde de prendre sa retraite, bien au contraire. C’est bien pour cela qu’elle envisage l’avenir de la collecte des textiles avec le sourire et en beauté… Il est bon de rappeler en effet que chaque année, les Français se séparent de 600 000 tonnes de textiles usagés, soit plus de 2 milliards de pièces. Autant dire qu’il y a matière.
« À ce jour, la filière du recyclage textile, constituée d’entreprises de collecte, de tri et de transformation, en valorise seulement 150 000 tonnes. Pourtant, les enjeux environnementaux et économiques de la réutilisation, du recyclage et de la valorisation de ces textiles sont importants. La collecte et le tri des vêtements usagés permettent d’éviter leur incinération avec les ordures ménagères, de leur donner une nouvelle vie, de créer de la valeur économique et sociale », rappelle le dirigeant de l’entreprise, Medhi Zerroug, qui est par ailleurs convaincu que le mobilier de collecte des textiles usagés doit être « l’ambassadeur du geste vert » du recyclage textile auprès du grand public.
Dans ce contexte et fort de ses convictions, le dirigeant a travaillé en équipe, à la création d’un nouveau mobilier urbain qui associe un véritable renouveau esthétique et innovations techniques pour répondre à l’ensemble des enjeux de la collecte textile. Le projet est devenu réalité ; il a été baptisé « Ecotextile Cité ».
Ce nouveau mobilier urbain de collecte, de 156 cm de haut, pour une largeur de 115 cm et une longueur de 148 cm peut contenir 1,3 mètre cube de textiles, répond à au moins deux ambitions : développer le geste d’apport volontaire de textiles usagés par les citoyens, mais également, apporter des innovations techniques pour simplifier le geste de dépôt et empêcher le détournement du contenu.
Afin d’encourager la collecte des vêtements usagés, l’entreprise a choisi de miser non pas sur un conteneur, mais sur un véritable mobilier urbain, attractif, qui puisse être installé dans le paysage urbain sans le mettre à mal. Pour remplir cette mission l’entreprise a fait appel à Cécile Planchais, un designer sculpteur spécialisée en urbanisme et paysage depuis les années 90, étant entendu que la créatrice travaille avec à l’esprit, le développement durable, ce qui ne gâche rien. « Le design du conteneur des vêtements était devenu un passage obligé pour inciter la collecte des vêtements en centre ville. Aborder cet objet comme un mobilier nous a permis de le rendre moins haut, plus accessible, pratique et accueillant pour l’usager comme pour le collecteur. Tous les dispositifs internes, repensés en terme d’ergonomie, de volume et de sécurité sont intégrés à cette forme structurée dont les jeux de facettes et de pliages contribuent à alléger sa présence dans les aménagements », confie l'artiste...
De fait ses finitions lui permettent de s’intégrer dans différents styles d’aménagement et notamment en centre-ville (si le coloris marron chocolat satiné est conseillé, d’autres couleurs sont disponibles). A la suite de quoi, de manière classique, la signalétique guide le trieur dans sa dépose, mais l’informe, en plus, de manière pédagogique quant à la deuxième vie de ses habits.
Outre l’esthétique et la praticité de l’objet, il est important de parler aussi, sécurité. Le vandalisme étant désormais monnaie courante, il va de soi que cet aspect a été pensé et ô combien… Aussi, non seulement les deux accès ont été équipés de dispositif anti intrusion et antivol, mais les serrures sont invisibles (leur accès est réservé aux équipes de collecte), la sous face est fermée, les coins sont protégés, tandis que l’on note une absence de rivets…
Pour ce qui est du mécanisme intérieur, « chacune des trappes de dépose dispose d’un rebord horizontal qui permet de préposer le sac d’habits avant de le glisser dans un tiroir à bascule qui envoie le paquet dans la chambre de stockage, étanche et sécurisée. Le tiroir, tapissé d’inox pour faciliter la descente des sacs, revient ensuite en douceur et silencieusement à sa position initiale. Afin d’empêcher l’intrusion ou l’effraction du mobilier, les dimensions des trappes ont été réduites au minimum »…
On verra bien ce qu'il donnera à l'usage, sur le terrain, mais pour l'instant, force est de constater qu'il n'y a rien à jeter!