Tour Maine Montparnasse, Hôpital Necker : Pas de panique!!
Le "dossier amiante" aura fait couler beaucoup d'encre... Régis Cortot, membre de l’Institut de l’Expertise et fondateur du Cabinet de Diagnostic et Conseil en polluants du bâtiment ADC, prend position sur le dossier amiante du moment et qui concerne la Tour maine Montparnasse. Pour lui, « L’amiante fait peur… par méconnaissance"....
Régis Cortot, ingénieur environnement, fut, en 1997, l’un des premiers à se lancer dans le diagnostic amiante. Il est actuellement reconnu dans la profession comme un expert. Membre de l’Institut de l’Expertise, il est chargé de cours au DESS environnement de Paris XIII, expert près la cour d’ appel de Paris où il intervient dans les expertises judiciaires ou amiables et dirige des conférences. Il dirige depuis 1997 le cabinet de conseil spécialisé dans la protection de l’environnement ADC (Amiante Diagnostic Conseil).
Pour lui, les choses ne sont pas aussi dramatiques qu'on veut bien le dire...
"L’amiante fait peur… par méconnaissance. Si le facteur cancérigène de l’ amiante reste une évidence pour tous, doit-on pour autant décider de l’ évacuation de chaque immeuble où ce matériau serait repéré ?"
Compte-tenu de l’époque de sa construction, la Tour Montparnasse a en effet forcément été réalisée en partie avec des éléments constructifs contenant de l’amiante, retenus pour leurs qualités ignifuges. Cependant, il est important de préciser que l’ensemble des dispositifs de sécurité et la mise en oeuvre de principe de précaution n’ont jamais été oubliés : ni par le gestionnaire de la Tour, ni par les différents intervenants, qui ont agi bien en amont de la situation dénoncée actuellement et qui fait l’objet de nombreuses critiques…
La réelle question soulevée ici, reste celle de l’évaluation et de l’ appréciation d’état des matériaux, soumise aux différents acteurs de la chaîne amiante : diagnostiqueurs, maîtres d’œuvre, entreprises de désamiantage, techniciens ou contrôleurs.
La réglementation reste aujourd’hui encore « floue » sur certains points, notamment sur les critères d’appréciation du danger, qui restent encore méconnus et sont très souvent mal interprétés. Prudence et vigilance vont de paire et les appréciations des dangers liés à l’amiante et à tous les polluants du bâtiment doivent rester dans les attributions des spécialistes de l’amiante car elles impliquent une responsabilité pénale réelle.
Les professionnels de la chaîne « amiante » devraient avant tout bénéficier d’une formation sérieuse, sanctionnée par un diplôme reconnu et régie par un contrôle officiel pour éviter les dysfonctionnements qui sont de plus en plus nombreux, l’actualité en témoigne.
Ils sont tenus de garantir un résultat dont le seuil est fixé par la réglementation. Il est important pour tous, maîtres d’ouvrages et donneurs d’ordres de s’ entourer d’intervenants spécialisés et expérimentés pouvant justifier de leurs compétences, par un réel certificat d’aptitude (regroupant les différentes qualifications (OPQIBI), ou certifications (SGS) existantes par la mise en oeuvre d’un référentiel adapté type ISO ou équivalent).
Il appartient à ces professionnels de se donner les moyens de réaliser toutes les investigations, de contrôler les mises en application, d’ enregistrer les dysfonctionnements éventuels et d’informer.
La garantie de notre droit à vivre dans un environnement sain est donc conditionnée par une réelle prise de conscience des responsabilités de chacun qui doivent être formalisées, reconnues et sanctionnées par la législation.
La réglementation avance peu à peu en ce sens, en témoigne la normalisation de la cartographie, la pratique du contrôle visuel, l’exigence à répondre à la législation pour les travaux d’enlèvement et de confinement d’amiante, et la standardisation amiante, puisqu’il n’y aura bientôt plus de différence entre l’amiante friable et l’amiante non friable…