Pas d'accord du tout sur les accusations portées contre elle au procès qui a lieu à Amsterdam et qui se déroule jusqu'au 9 juillet... Telle est la position de la défense qui parle de campagne de diffamation. Très bien, mais alors pouquoi cette société a accepté de payer autant d'argent aux victimes des déchets toxiques en provenance du Probo Koala, si elle n'avait rien à se reprocher ?...
Pour Mischa Wladimiroff, avocat de Trafigura, l'affaire du déversement des déchets toxiques du Probo Koala est devenu " le sujet d'une campagne de diffamation de la part de militants de l'environnement, de journalistes et d'hommes politiques contre Trafigura. " "Sans la pression politique (...) Trafigura n'aurait pas comparu comme prévenu ici devant votre tribunal", a poursuivi l'avocat de l'affrêteur du cargo, s'adressant aux juges.
Pourquoi pas après tout, mais en attendant Trafigura a bien accepté de dédommager les victimes et a payé... Pourquoi l'avoir fait, si le but n'était pas d'éviter une poursuite pénale au niveau international ? En attendant, la défense de Trafigura parle des " nombreuses supputations autour de faits incorrects ". L'avocat va plus loin en affirmant " Il n'est pas avéré que ces faits en Côte d'Ivoire aient porté gravement atteinte à la santé de la population, ou aient pu le faire" Il évoque même "un mythe". Maintenant, ce qui n'était pas un mythe c'est qu'il y a eu fort à gagner en modifiant la nature des marchandises transportées par le Probo Koala, et que l'élimination des déchets toxiques nécessitait bien un traitement spécifique. Or, quand on commence à trafiquer sur la nature des marchandises, et des déchets, on sait où l'on commence mais jamais où l'on finit. Ensuite, il n'y a plus qu'à assumer ! Quoi qu'en disent les avocats de Trafigura, cette affaire restera collée à la peau des dirigeants et à cette société pour de nombreuses années encore. Trop tard, pour faire marche arrière.
A suivre : le procès, entamé le 1er juin, s'achève le 9 juillet. Le jugement devrait être rendu le 23 juillet.